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Le Rameau d’or, mise en scène Simon Falguières, au C.NS.A.D

Déc 19, 2022 | Commentaires fermés sur Le Rameau d’or, mise en scène Simon Falguières, au C.NS.A.D

ff article de Jean Couturier

Simon Falguières auteur, metteur en scène, comédien et directeur artistique de la compagnie K, nous habitué à sa direction d’acteurs avec sa bande de comédiens. Son spectacle réussi, « Le Nid de Cendres », douze heures de représentation, aura marqué la mémoire des spectateurs et des professionnels du dernier Festival d’Avignon. Au CNSAD il s’entoure de jeunes élèves de 3^ème année, pour qui il écrit spécialement ce texte. Il dit de cette institution, « On y enseigne l’art du théâtre sous toutes ses formes. Autrement dit, il n’est pas l’école d’un seul théâtre où d’un seul genre de théâtre. De cette constatation découle toutes me propositions ». Le travail de répétition de deux mois a débuté fin octobre et comme souvent cette aventure théâtrale est devenue l’épopée d’un groupe, (un type d’aventure qui réussit en ce moment dans le milieu sportif…). Nous sommes frappé d’emblée par la scénographie, l’orchestre de ce théâtre à l’italienne étant occupé par un plateau qui se prolonge jusqu’en fond de scène, un espace de jeu créant une vraie proximité du public. Simon Falguières aime nous raconter des histoires qui s’entremêlent, parfois avec une certaine confusion. Il existe de vraies similitudes au sujet de son travail, avec celui d’un mythe du théâtre encore bien vivant, Ariane Mnouchkine qui s’est toujours attelée à raconter des épopées fantastiques pour sa tribu de comédiens, seul l’engagement politique marqué de l’une manque encore à ce jeune chef de troupe ! Simon Falguières nous conte la fable ainsi décrite dans le programme : « Dans le monde des dieux, on fête le retour de Perséphone. La fille de Déméter (Déesse de la terre nourricière) revient comme tous les ans du monde des ténèbres d’Hadès. A son retour, elle conte une histoire terrible. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants arrivent aux enfers avec leur tête sous le bras. Ils ne peuvent pas parler mais ils écrivent sur le sable le nom de leur persécuteur : Minaï. Les dieux sont horrifiés. Orphée connaît ce nom. Il raconte alors aux dieux l’histoire de Minaï. Et le poème se fait théâtre ». L’engagement de tous ces élèves, la création lumière exceptionnelle, la beauté des costumes, un lieu chargé d’histoire et protégé par les fantômes du passé, tout cela concoure à ce que le charme opère. Non sans humour de second degré, il commente son propre travail et fait dire au début de la deuxième partie à Dionysos, l’excellent Théo Delezenne, « Bon c’est pas terrible mais ils ont l’air content de le faire ». Le spectacle est beaucoup trop long, 4 h 30 avec un entracte de 15 mn, Simon Falguières devient peu à peu au fil de ses créations comme pouvait le souligner dans le titre d’une de ses pièces Thomas Bernard un grand « Faiseur de théâtre », mais il doit penser aussi au public qui n’est pas toujours en période de festival.