ƒ article d’Artémise

©Jean Louis Fernandez

Mélanie Laurent met en scène le texte de James Frey Le dernier testament de Ben Zion Avrohom.

Elle dresse le portrait d’un homme considéré comme le nouveau messie par son entourage.

Par sa vision du monde et sa manière de vivre le moment présent il aide et guide différents personnages démolis par la vie.

L’histoire est extrêmement intéressante et dresse un état des lieux des religions monothéistes et ce qu’il peut en couter lorsque que l’on choisit une vie qui remet en cause les fondements et les symboles d’une croyance. Elle parle donc de croyance d’envie de changer de vie et la possibilité de créer et de vivre une nouvelle utopie.

Au plateau Mélanie Laurent a choisi de retranscrire littéralement l’histoire en invoquant sur scène un à un les témoins et les compagnons de route du héros. Ainsi une prostituée, un agent du FBI, un directeur de chantier, un chirurgien, sa mère, sa sœur, un rabbin, un prêtre, racontent chacun à leur tour un aspect de la vie de ce Christ contemporain.

La scénographie de Marc Lainé est très soignée. Le plateau gigantesque est recouvert de terre, qui nous l’apprend le fascicule sera réutilisée en partie dans un jardin du quartier (un clin d’œil à l’engagement de l’artiste dans les mouvements écologiques) une passerelle métallique donne vie à différentes scènes juxtaposées.

C’est la lumière et un grand rideau qui définissent et délimitent les scènes

Mélanie Laurent a choisi de faire parler les images et les représentations en nous restituant un défilé d’images parfois très choc parfois sensuelles, parfois belles parfois aussi un peu vaines mais toujours très léchées très travaillées.

La scène dans les sous-sols de la ville est particulièrement réussie avec ses personnages que l’on devine dans une obscurité et un brouillard à couper au couteau. C’est visuellement très beau.

Le travail de vidéo retransmise sur un panneau séparant la scène et la salle est très réussi et poétique.

Mélanie Laurent nous concocte de jolies surprises en jouant entre la représentation sur et hors le plateau.

Elle a donc choisi de retranscrire le roman et finalement les images si travaillées, si élaborées et parfois très réussies ne parviennent pas à servir le propos et se contentent de se plaquer au texte comme un décor.

Les acteurs nous embarquent mais j’ai pu regretter parfois de les perdre au sein de ce plateau trop grand et avec ces effets spéciaux trop nombreux.

L’œuvre est littéralement restituée, on ne s’ennuie pas. Mais Mélanie Laurent ne semble pas s’emparer pleinement du texte, s’en jouer. On peut donc se demander son enjeu à monter cette pièce. Je l’aurais imaginée en fait plus libertaire, plus irrévérencieuse. Les belles images, la musique remplissent l’espace agissent comme un arrêt sur image comme un instantané mais ne prêtent pas corps au propos, lui donnant un côté un peu illustratif.

Le dernier testament
Texte de James Frey
Adaptation Mélanie Laurent et Charlotte Farcet
Mise en scène Mélanie Laurent
Assistante à la mise en scène Amélie Wendling
Dramaturgie Charlotte Farcet
Scénographie Marc Lainé et Stephan Zimmerli
Création Lumières Philippe Berthomé
Chorégraphie Arthur Perole
Musiques Marc Chouarain en collaboration avec Mélanie Laurent

Théâtre National de Chaillot
1 place du Trocadéro
75116 Paris
Du 25 janvier au 3 février

JANVIER
15h30 DIM 29
19h30 JEU 26
20h30 MER 25, VEN 27, SAM 28, MAR 31

FÉVRIER
19h30 JEU 2
20h30 MER 1ER, VEN 3
Durée 2h15

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