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L’Âne et la Carotte, de Galapiat Cirque, par Lucho Smit, au Cabaret Sauvage – Parc de la Villette

Oct 12, 2021 | Commentaires fermés sur L’Âne et la Carotte, de Galapiat Cirque, par Lucho Smit, au Cabaret Sauvage – Parc de la Villette

ƒƒ article de Hoël

Après une traversée nocturne du Parc de la Villette, nous atteignons le magnifique chapiteau du Magic Mirror. Miroirs, draperies, charpente boisée et au beau milieu de la piste, une rangée de chaises d’écoliers sur trois étages. Bientôt un homme s’avance et escalade cette structure, la traverse de long en large avant que toutes ces chaises ne s’écroulent sous ses pas. Ne restent debout que celles sur lesquelles il se tient, debout. Voilà une entrée en matière… Fracassante !

Suivent ensuite une série de numéros dans lesquels Lucho Smit démontre ses capacités plurielles de circassien aguerri. D’originalité (un crêpier équilibriste) en numéros plus classiques (trapèze et jonglage), Lucho Smit nous propose un voyage au cœur de l’histoire du cirque, et peut-être même au cœur de son cœur d’homme. L’humour se met au service de cette jolie fable autant que la réflexion sociale et presque philosophique.

Car oui, ici, la forme s’entremêle au propos, sorte de cirque pour faire réfléchir en mettant des étoiles dans les yeux et faisant battre les cœurs. En effet, avec une sagesse qui n’a d’égale que sa virtuosité, et à l’aide de deux acolytes de l’ombre, Lucho Smit explore la question de l’humanité, dans sa dérision, voire sa vanité, mais aussi dans sa capacité à déplacer les montagnes et se surpasser.

Cette idée du « plus, plus, toujours plus ; plus loin, plus haut, plus fort » est passée au crible et illustre autant une propension à la folie que cette volonté insatiable de repousser ses propres limites. Et nous retiendrons particulièrement la dernière partie du spectacle, summum de ce dépassement de soi et de ses peurs et même de la gravité où − sans tout dévoiler − il s’agit pour Lucho Smit de grimper toujours plus haut, en empilant ces fameuses chaises d’école, sous les yeux admiratifs des spectateurs dont les cœurs, le temps d’un spectacle, auront battus à l’unisson, et c’est déjà un beau moment de vie !