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La magie de l’argent, pièce écrite et mise en scène par Oscar Castro, Théâtre Aleph

Mai 30, 2019 | Commentaires fermés sur La magie de l’argent, pièce écrite et mise en scène par Oscar Castro, Théâtre Aleph

 

© Serge Orru

 

ƒƒƒ article de Nicolas Brizault

Une surprise encore éclatante avec un spectacle d’Oscar Castro, La magie de l’argent, présenté dans son repère, le théâtre Aleph. Le titre lu trop vite et en restant trop baigné dans les infos du jour peu tromper et nous laisser imaginer nous diriger vers un univers douloureux, sale, sombre et lent, actuel. Et la magie alors ? Et Oscar Castro, sa troupe d’amateurs ?

Le thème principal nous plonge dans une petite histoire certes machiavélique : un pauvre homme malheureux, mené par le bout du nez par sa femme, est à deux doigts de connaître le bonheur lorsque celle-ci fait un héritage plus que somptueux. Bon, il ne reste plus qu’à se débarrasser d’elle pour que joie et repos atterrissent. Des aléas complexes et peu tendres. Oui, sauf qu’on est effectivement chez Castro et que tout est vu d’un autre œil, que Machiavel et Lucifer, pas les vrais, de beaucoup plus sympathiques, essaient ici une autre voie : l’humour, la légèreté, la simplicité.

Les multiples cheminements de cet homme faible et tentant la force, enfin, pour connaître les joies – et le repos ? – de l’argent sont entrecoupés de saynètes rebondissantes. Par exemple, quatre splendides presque déesses fort mal inspirées veulent vous faire du bien, que vos vies grises et sans le sous deviennent roses après quelques explications monnayées, pour que leurs comptes en banques à elles grossissent et qu’elles puissent se la couler douce. Mais pas facile de vider les portes monnaies et le RSA n’est pas loin, même lorsque l’on se donnent un mal fou à rouler dans la farine et obtenir codes de cartes bleues. Il y a aussi des bandits, des banquiers en plein rendez-vous, etc. Ailleurs, c’est la troupe entière ou presque – et dans des costumes « argent(s) » – qui vient chanter, danser, se plaindre à tout va des douleurs et des questionnements perpétuels posés par le fric, le pez, le flouze, les thunes, les pépètes et le grisbi…

Régulièrement le pauvre homme malheureux revient et raconte la mort dans l’âme à ses copains ses difficultés pour imaginer ou mettre au point son crime salvateur, l’argent le fait souffrir, l’argent rend malheureux. Mais on en veut, il en faut, on nous en pique partout et tout le temps ! Un thème noir donc, mais fort bien tenu par Castro et son équipe. Des amateurs, oui, mais qui nous tiennent par le bout du nez, nous entraînent dans un jeu et dans des échanges tenaces, fourbes. Nous ne sommes pas du tout ici dans un spectacle de fin d’année de l’association machin. Nous sommes au théâtre. Des petites faiblesses ici ou là chez les nouveaux, les pas encore rodés, pas tout à fait au théâtre, ceux où l’on sent encore que le personnage n’a pas encore défoncé la porte pour s’installer confortablement et mener le jeu. Chez les autres, l’âme est complètement là, les danses dans le sang, Hollywood pas loin. Et de notre côté, un sentiment bizarre, vous savez, la joie, un sentiment donc prend place et laisse le rire s’envoler, sans retenue aucune. L’argent devient magique, oui, toutes ses difficultés, mensonges, apparaissent, en pleine lumière, presque sous les confetti. Castro nous fait du bien, Castro nous prévient de tout ce qui ne va pas, Castro un magicien ?

 

© Serge Orru

La démocratie de la peur, d’Oscar Castro

Mise en scène Oscar Castro

Chorégraphie Sylvie Miqueu

Scénographie et costumes Bénédicte d’Albas

Lumières Samuel Lardillier

Son Samuel Lardillier, Jules Archinova

Coiffures Maxime Godart Toure

Avec Oscar Castro, Sylvie Miqueu, Anaï Castro Heyman, Catherine Max Martineau, Natacha Moyersoen, François Essindi et les Latin’Actor : Patricia Chwat, Mylène Clairy, Élisabeth de Andreis, Maya de Vulpillières, Jean-Michel Dréan, Hiba Elkheloui, maxime Godart Toure, Virginie Laffon, Hélène Lemoust, Margarita Lopez Mendez, Oualid Meddah, Roberto Mezza, Laurence Moreau, Moïse Pinto, Mathilde Vasquez, Valérie Viespoli

 

 

Du 18 mai au 23 juin 2019

Les samedis à 20h30

Les dimanche 23 à 18h00

Relâche les 1er et 2 juin

 

Et la soupe offerte après le spectacle…

 

Théâtre Aleph

30, rue Christophe Colomb

94200 Ivry-sur-Seine

 

www.theatrealeph.com 

 

Contact et réservation

Par mail theatrealeph@wanadoo.fr

Par téléphone au 01 46 70 56 85 ou 06 08 58 80 29

 

Accès :

Métro Ligne 7 station Pierre et Marie Curie

RER Ligne C station Ivry sur Seine (train Mona ou Romi)

Bus Ligne 132 (arrêt Louis Bertrand)

Vélib à la porte N° N06

Voiture à 4 min en voiture de la porte de Vitry

 

 

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