© Luis Adrian
ƒƒƒ article de Nicolas Brizault
Une envie de réflexion réelle en ayant une impression de légèreté ? Allez voir La démocratie de la peur, ce spectacle d’Oscar Castro, travaillant toujours avec des membres amateurs, cette troupe fine et entraînante, qui vous persuade tant que l’on a envie de lire le texte, de revenir sur toutes ces profondeurs qui nous ont été présentées avec tant de souplesse. Dieu, Satan (qui ont changé de nom pour rire un peu et passer plus inaperçus pour avoir la paix, surprenant, non ?), l’histoire véritable d’Adam et Eve, ou comment se faire avoir (nous) et surtout, la guerre, la consommation folle, la consommation tout court, les Hommes et les femmes (majuscules et minuscule, forcément), les meilleurs et les moins bien.
Castro nous fait réfléchir sur l’immense bordel dans lequel nous sommes, pour lequel nous nous battons, dans lequel nous souhaitons vivre en exigeant tous les contraires possibles et inimaginables. Il utilise une structure « bondieuserie » mais bien revue et à la sauce d’aujourd’hui, réalité contre rêve. La conscience est importante et victorieuse par essence, et ici très bien jouée. Les rois mages sont paumés sur la route qu’ils s’inventent, routards surprenants et près à ne plus être très bons, rien que pour sauver leur peau. La confiance, la sainteté sont déboussolées en ces temps plus que difficiles. Les hommes et les femmes se noient dans la conso des trois religions, s’y perdent et ne saisissent plus rien que du négatif. Le diable est heureux, qui l’eût cru ?
On nous met le nez dans la merde en nous faisant sourire, rire. Regardez, tout explose ! Et nous pourrions presque être morts de rire. Presque oui, seulement presque. Pas de farce dans ce spectacle mais une façon « Oscar Castro » de nous montrer que tout va mal et que se bouger un peu les fesses nous ferait du bien, au lieu de nous laisser mener par de fausses histoires tissées par les faux grands et les vrais méchants. Satan va à la plage, les puissants, pas le temps, ils détruisent, eux, monsieur (et madame).
Il faut sourire pour ne pas pleurer. Ne pas chercher la pesanteur ou un quelconque intellectualisme militant, mais seulement ouvrir les yeux, ce n’est pas si compliqué !
Voilà en résumé volatile de tout ce qu’il ne faut pas rater au théâtre Aleph, en profitant d’un humanisme fort et surprenant tant il est simple, chez ces gens qui vous reçoivent à la caisse, sont au bar puis jouent un spectacle magnifique, avec aussi et toujours cette cérémonie avant le spectacle, appelant le bien sur terre, et cette soupe joyeuse après, voilà, la vie n’est pas si compliquée en fait. Il fallait y penser et se battre pour le montrer, oui, tenter de changer, de faire changer le monde. Un combat humain, entier, complet et si simple, flamboyant et heureux, pour dire combien tout va mal. Merci !!!!
© Luis Adrian
La démocratie de la peur, écrite par Oscar Castro
Mise en scène Oscar Castro
Chorégraphie et direction musicale Sylvie Miqueu
Musique Jean-Jacques Lemêtre
Scénographie Bénédicte d’Albas
Lumières et videos Samuel Lardillier et Oscarito Castro
Son Natacha Moyersoen
Avec Oscar Castro, Tom Courrèges, François Essindi et Henriques Makassi en alternance, Catherine Max Martineau, Sylvie Miqueu, Meriele Miranda, Laurence Moreau, Natacha Moyersoen, Aimé Nouma, Catherine Sorba
Prochaines dates :
Samedi 22 décembre 2018, 20h30
Dimanche 23 décembre 2018, 18h00
Théâtre Aleph
30, rue Christophe Colomb
94200 Ivry-sur-Seine
Contact et réservation
Par mail theatrealeph@wanadoo.fr
Par téléphone au 01 46 70 56 85 ou 06 08 58 80 29
Accès :
Métro Ligne 7 station Pierre et Marie Curie
RER Ligne C station Ivry sur Seine (train Mona ou Romi)
Bus Ligne 132 (arrêt Louis Bertrand)
Vélib à la porte N° N06
Voiture à 4 min en voiture de la porte de Vitry
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