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Jacques de Bascher, de Gabriel Marc, mis en scène de Guila Braoudé, Théâtre de la Contrescarpe

Sep 20, 2022 | Commentaires fermés sur Jacques de Bascher, de Gabriel Marc, mis en scène de Guila Braoudé, Théâtre de la Contrescarpe

 

© Fabienne Rappeneau

 

ƒƒƒ article de Nicolas Brizault

Jacques de Bascher. On y va à reculons, mais il fait froid dehors alors pourquoi pas ? Oui, un spectacle dont on se méfie, ce pourrait être une vaste vague de patati-patata, une seringue de snobisme un rien idiot, histoire de se rouler aux pieds de Saint-Laurent, Lagerfeld et Berger, de faire comme si, en passant par le joli Jacques de Bascher.

Eh bien non, absolument pas ! En sortant, en plus d’être très heureux, on se gifle d’avoir eu de telles pensées gratuites. Certes, on retrouve ou rencontre Jacques de Bascher, comme enfermé dans sa chambre et se posant devant nous mille questions, qui aime qui ? Pourquoi ? Comment ? Souffrances ! Doutes ! Eclats de rire ! Sexe !  Nous sommes effectivement plongés dans la vie de ces deux couples en passant par les vibres pas si lointaines que ça de Elle et Paris-Match, entre autres. Face à de l’amour pour de vrai ? Du sexe oui ou non, son image globale, générale et folle dans cette époque des années 1970-1980 remuées et épuisées, faciles ici, détruites là, dans une grâce douce et grave, légère, abandonnée.

Jacques de Bascher nous fait rire, nous surprend. Ce beau mec pleure d’être plongé trop tôt dans une fin de vie chopée un soir avec champagne, musique folle et obscure, sexe et cocaïne. Oui. Puis SIDA. Le tout début. Le fric et l’amour, son mec et son amant célèbres, et lui passant tout juste pour un très fier dandy, spécialiste de backrooms. À mi-chemin entre aristocratie défaite et prostitué top luxe. Il tente de nous expliquer, tout proche de nous − la salle est minuscule et tant mieux − ce qu’il a vécu, ce qu’il vit et espère vivre encore un rien. Il se change, nous montre que si, il est beau, que si il a du goût, que non il n’est pas terrifié. Ah ?

Gabriel Marc, l’auteur et l’interprète, mis en scène par Guila Braoudé, nous entraîne en dans une tendresse, défaite de larmoiements officiels, de snobisme périmé. On se laisse prendre dans du vrai menti ici ou là. Tous les doutes que nous avions pu avoir s’envolent. Quelques petits aléas, de minuscules erreurs nous font sourire, de minuscules retentissements qui pourraient nous éloigner du sujet, des costumes plus qu’étranges, aux tailles surprenantes, du jus de pomme qui mousse dans la carafe à whisky, Beauvon-« CRAON » au lieu de Beauvon-« Cran », la mémoire qui flanche ici ou là, etc. Oui ? Et alors ? Le tout est lancé dans une grâce douce et grave qui nous emporte. Ces quelques petits aléas soulignent en fait un très bon travail, souhaitant montrer combien Jacques de Bascher a été secoué dans les difficultés dans lesquelles chacun d’entre nous peut être exposé, explosé même, pourquoi pas. Il en a joué, tachant d’en être fier et Gabriel Marc nous montre tout ça dans un Jacques de Bascher resplendissant. À ne pas manquer, vive les fils qui dépassent et les pantalons à faux plis !!

 

© Fabienne Rappeneau

 

Jacques de Bascher, de Gabriel Marc

Auteur et interprète : Gabriel Marc
Mise en scène : Guila Braoudé
Assistante mise en scène : Cécile Coves
Création lumière : Jérôme Peyrebrune
Chorégraphe : Julien Mercier
Décor : Erwan Rio

 

Du 16 septembre au 1er octobre : les vendredis et samedis à 21 h

Du 2 octobre au 8 janvier : les vendredis à 19 h, les samedis à 18 h 30, les dimanches à 20 h 30 *

Relâche le vendredi 18 novembre
* Horaires différents les 24, 25 décembre et 1er janvier

 

 

Théâtre de la Contrescarpe

5 rue Blainville

75005 Paris

 

Renseignements : 01 42 01 81 88

billetterie@theatredelacontrescarpe.fr

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