© Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon
ƒƒƒ article de Pulcritude
Un spectacle salutaire.
Après un beau et mérité succès au festival d’Avignon, ce spectacle continue sa route à travers la France. Il est question des difficultés à vivre son identité sexuelle dans certains pays du Maghreb.
Quinze acteurs livrent, sans pathos et avec une justesse sans faille, leurs parcours de proscrits dans une société qui se dit, se veut ou se croit, pure et bien pensante.
Homosexuels déclarés ou probables, transgenres aboutis ou en cours de transformations, ces parias, sans se plaindre, racontent au micro leur histoire. Les sévices qu’ils ont pu subir vont au-delà de l’imagination et du soutenable. Pourtant, chacun reste absolument digne. La résilience est présente à chaque mot de ce texte aussi simple que beau.
Assis au sol, dans une quasi obscurité, une confession commence, puis se mêle à la suivante, avant de se taire : comme s’il ne servait plus à rien de raconter et qu’il vaille mieux, sinon oublier du moins tenter de reconstruire sa vie, ailleurs, avec-peut-être d’autres amours…
Le récit des tortures, des viols, des passages à tabac, des hontes infligées nous hantent plusieurs jours après avoir assisté à ce spectacle. Quel dommage, que peu de « jeunesse » soit présente sur les gradins !
Il est urgent de lui faire savoir que la cruauté existe et qu’il faut s’y opposer, que la barbarie existe et qu’il faut l’éradiquer, que la liberté existe et qu’il faut se battre pour elle, qu’il faut l’instaurer.
Ces hommes et ses femmes ont vécu la haine et n’en transmettent aucune : ils sont magnifiques ! Pourquoi ce titre? Je n’en dirai rien. Ceux qui verront ce spectacle m’en voudrait d’en dévoiler le pourquoi. Il est simplement suintant d’amour, comme l’heure et demie passée au CND de Normandie.
Une belle musique présente, sans être envahissante fait le lien entre ces tragédies personnelles. La lumière, très douce crée un lien intime entre le personnage et le spectateur, presque voyeur : c’est tant mieux !
Merci et bravo à cette troupe homogène, bien menée, et parfaitement efficace.
© Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon
Il pourra toujours dire que c’est pour l’amour du prophète, Gurshad Shaheman, texte et conception de Gurshad Shaheman
Création sonore Lucien Gaudon
Création lumières et régie générale Aline Jobert
Scénographie Matthieu Lorry Dupuy
Dramaturgie Youness Anzane
Assistant à la mise en scène Thomas Rousselot
Régie lumières Jérémy Meysan
Régie son Pauline Parneix
Costumes Jocelyne Monier
Collecte de paroles Amer Ghaddar
Avec Tiebeu Marc-Henry Brissy Ghadout, Flora Chéreau, Sophie Claret, Anouk Darne-Tanguille, Samuel Diot, Léa Douziech, Juliette Evenard, Amer Ghaddar, Thibaud Kuttler, Tamara Lipszyc, Nans Merieux, Eve Pereur, Robin Redjadj, Lucas Sanchez, Antonin Totot
Le 6 et 7 décembre au CDN de Normandie
Création 2018
Tout public dès 15 ans
Durée 1h30
Spectacle en tournée :
8 au 14 février 2019
La Commune / Aubervilliers :
26 et 27 avril 2019
CCAM / Vandœuvre-lès-Nancy
Toutes les infos sur le site de la production : http://www.lesbancspublics.com/il-pourra-toujours-dire-que-cest-pour-lamour-du-prophete/
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