© MJacob
ƒƒ article de Denis Sanglard
Sous le petit chapiteau du cirque Romanès, Israel Gavanna a pris ses quartiers. Création chaleureuse ou la proximité du danseur avec le public et la faconde d’Alexandre Romanès invitent au partage. Étrange et beau spectacle, tout simple et épuré, élégant et brut, où règnent les chats en maître des lieux. Israel Gavana fait flamenco de tout bois. Quelques solos comme autant d’esquisses ou d’essais sans façon où se déploie toute la maîtrise de son art. Bras déliés qui dessinent une géométrie abstraite et découpent l’espace, mains et doigts qui happent l’air et claquent, buste ferme et droit, mobile, pieds ancrés au sol tambouriné fermement, frappé de façon magistrale. Tempo hallucinant, glissando qui va de crescendo en decrescendo imprévisibles avant de mourir dans un soupir ou brisé net. C’est précis et tranchant. Qu’il danse en ouverture chaussé de soques japonaise ou plus loin d’une paire de chaussures rouges à talon haut, sur une estrade de bois, une poutre étroite de métal, une plaque d’acier, les cordes d’un cadre de piano, voire un rocking-chair de métal, tout est matière à explorer, pousser les limites et les retranchements de sa danse nerveuse et racée, d’une liberté franche et audacieuse mais aux racines profondes. Audace et maîtrise. Israel Galván improvise et s’amuse. Mais ici, sous le ciel de ce chapiteau à la couleur passée, au cœur battant grand comme ça, Israel Galván a choisi le partage, la rencontre. Qu’il dialogue avec la guitare de Caracafé, moment de grâce suspendue, ou accompagne avec délicatesse, de la pointe de ses souliers ferrés, le chant bouleversant tsigane de Délia Romanès, ce sont des instants privilégiés. L’émotion est palpable. Alexandre Romanès reste en retrait, admiratif c’est évident. A peine intervient-il. Il laisse faire avec bonheur c’est certain. L’important c’est ce temps de fête et de générosité. Et les chats ? Maîtres des lieux donc, ils sont une petite dizaine qui vont et viennent, indifférents. Plus que les quatre espérés par Israel Galván. A peine consentent-ils, du bout de leur moustaches, à répondre aux sollicitations d’Alexandre Romanès. La bataille des chats, qui donne son titre à cette création, n’est pas pour aujourd’hui.
© MJacob
Gatomaquia
O Israel Galván bailando para cuatro gatos
Conception et chorégraphie Israel Galvàn
Son Pedro Leon
Lumières Cirque Romanès Dorin
Avec Israel Galvàn (danse), Caracafé (guitare), Délia Romanès (chant), Alexandre Romanès (poète, récitant), Alexandre Romanès (tissus aérien et trapèze), Rose-Reine Romanès (danse), Irina Romanès,(Hola-Hoop), et les chats du cirques Romanès
Du 12 au 22 septembre 2018 à 20h
Relâche 16 et 20 septembre
Cirque Tsigane Romanès
Square Parodi
Boulevard de l’Amiral Bruix
75016 Paris
Métro Porte Maillot
Réservations 01 42 74 22 77
Réservations 01 40 09 24 20
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