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Faust I et II, mise en scène de Bob Wilson, avec le Berliner Ensemble, au Théâtre du Châtelet

Sep 28, 2016 | Commentaires fermés sur Faust I et II, mise en scène de Bob Wilson, avec le Berliner Ensemble, au Théâtre du Châtelet

ƒƒ article de Jean Hostache

FAUST  von Johann Wolfgang Goethe Mit: Antonia Bill, Christina Drechsler, Anna von Haebler, Dorothee Neff, Friederike Nölting, Theresa Riess, Laura Tratnik; Nicolaas van Diepen, Raphael Dwinger, Lukas Gabriel, Matthias Mosbach, Christopher Nell, Luca Schaub, Marvin Schulze, Joshua Seelenbinder, Samuel Simon, Fabian Stromberger, Felix Tittel, Alexander Wanat Orchester: Stefan Rager (Percussion, Computer), Hans-Jörn Brandenburg (Elektronisches Klavier, Computer), Joe Bauer (Klänge, Geräusche), Michael Haves (Synthesizer, Bass, Gitarre), Ilzoo Park (Violine), Sophiemarie Yeungchie Won (Violine), Min Gwan Kim (Viola), Hoon Sun Chae (Violoncello) Regie, Bühne und Lichtkonzept: Robert Wilson Musik: Herbert Grönemeyer Kostüme: Jacques Reynaud Mitarbeit Regie: Ann-Christin Rommen Dramaturgie: Jutta Ferbers, Anika Bárdos Mitarbeit Bühne: Serge von Arx Mitarbeit Kostüme: Wicke Naujoks Musikalische Leitung: Stefan Rager, Hans-Jörn Brandenburg Musikalische Einrichtung: Alex Silva Licht: Ulrich Eh Videoprojektionen: Tomek Jeziorski Premiere im April 2015

© Lucie Jansch

Bob Wilson s’empare de l’œuvre mythique de la littérature allemande : Faust. Pièce synthèse de la pensée du « Sturm und Drang » (courant philosophique, esthétique et révolutionnaire allemand radicalisant la pensée des Lumières), Faust relate le récit d’un savant qui aspire au savoir et à la connaissance universelle. Désillusionné, il aura recours à la magie et entreprendra un célèbre pacte avec le diable, qui devra lui faire profiter des jouissances terrestre et le servir, en échange de quoi Faust lui livrera son âme. Ce personnage teinté d’hybris, traversé par une crise mystique, voulant percer l’incompréhension du monde, et trouver son salut sur terre, représente une sorte d’envers à l’idéalisme auquel il tend, et incarne la figure absolue du romantisme.

Bob Wilson, dans une esthétique qu’on lui connaît bien, décide avec la célèbre troupe du Berliner Ensemble et son orchestre d’en faire un « musical » absolument spectaculaire. On a là une adaptation de Faust aux parfums de Broadway, où s’en dégage une énergie folle, une sensation de conte où la magie et l’aventure (omniprésente dans la pièce) prennent ici tout leur sens. A l’inverse d’une mise en scène réaliste, ici tout est théâtralisé à son maximum et l’audience l’accepte volontiers. Les acteurs, aux costumes et au maquillage stylisés à l’extrême, développent un corps proche de la pantomime, quasi marionnettique, et sont en permanente distance vis-à-vis de leurs personnages, signant ici la marque de fabrique du Berliner Ensemble, et remémorant les pensées brechtiennes sur le jeu de l’acteur. Ils se jouent de la représentation théâtrale et du récit qu’ils prennent en charge, pour redonner au théâtre sa dimension spectaculaire en en mettant plein la vue aux spectateurs.

Malgré la longueur de la deuxième partie, où le rythme a tendance à se chanceler, Wilson reste un maître de l’image. On pourrait le décrire comme un architecte de la scène. Ses intuitions scénographiques sont toujours les bonnes et sculptent le plateau. La direction de ses comédiens révèle un travail calibré et une exigence chirurgicale. Il compose de somptueux tableaux qui participent à sublimer l’univers de cette « pièce fleuve » relevant d’un vrai défi dramaturgique ici gagné haut la main.

Faust I et II
Texte Goethe
Adaptation Jutta Ferbers
Mise en scène, décor et conception des lumières Robert Wilson
Musique et chansons Herbert Grönemeyer
Costumes Jacques Reynaud
Collaboration à la mise en scène Ann-Christin Rommen
Collaboration musicale et conception sonore Alex Silva
Dramaturgie Jutta Ferbers, Anika Bardos
Collaboration au décor Serge Von Arx
Collaboration aux costumes Wicke Naujocks
Direction musicale Hans-Jörn Brandenburg, Stefan Rager
Arrangements musicaux Herbert Grönemeyer, Alex Silva
Arrangement orchestraux complémentaires Hans-Jörn Brandenburg, Alfred Kritzler, Lennart Schmidthals
Lumières Ulrich Eh
Projection vidéo Tomek Jeziordki
Assistante à la mise en scène Catharina May
Souffleuse Manuela Gutsmann
Régisseurs Harald Boegen, Rainer B.Manja
Directeur technique Stephan Besson
Chef constructeur Edmund Stier
Régisseur de production Mirko Baars
Chef costumière et responsable des maquillages Barbara Naujok
Maquillages Ulrike Heinemann
Son Axel Bramann, Afrim Parduzzi
Accessoires Luise Krolik, Sabine Langer
Tapissier Martin Himmel, Janko Lange
Atelier de construction Bastian Maris, Werner Schiddauer
Assistant personnel de Robert Wilson Owen Laub
Rédaction des surtitres Michel Bataillon
Régie des surtitres Emile Syssau, Michel Bataillon
Orchestre : Stefan Rager, Hans-Jörn Brandenburg, Joe Bauer, Michael Haves, Ilzoo Parck, Sophiemarie Yeugchie Won, Jinyoung Maeng, Hoon Sun Chae

Avec Thilo Mandel, Christian Ebert, Thomas Lehmann, Heiko Senst, Florian Fitz, Katrin Heller, Wiebke Kayser, Gabriele Vöisch, Marguerite Ida, Helena Annabel, Matthias Bundschuh, Karla Trippel, Christian Ebert, Wiebke Kayser, Martin Vogel, Moritz Spemann

Du 23 au 29 septembre à 19h

Théâtre du Châtelet
1 place du châtelet – 75001 Paris
Métro Châtelet lignes 1, 4, 7, 11 et 14
RER Châtelet les Halles lignes A, B et C
Bus lignes 21/38/58/67/81/85
Réservations au 01 40 28 28 40
www.chatelet-theatre.com

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