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Fanfare, au Cirque Électrique, mise en scène par Hervé Vallée, Paris

Juin 23, 2021 | Commentaires fermés sur Fanfare, au Cirque Électrique, mise en scène par Hervé Vallée, Paris

 

© Cirque Électrique

 

ƒƒƒ article de Nicolas Brizault

Une heure qui fait un bien fou, comment ça s’appelle déjà ? Fanfare ?  Au Cirque Électrique ? Oui. Le point d’interrogation après cette Fanfare, créée en 2020, est presque mal venu tant on est plongé dans une folie merveilleuse et douce, des talents façon feu d’artifice. Avant même le vrai début le saisissement débarque, parce qu’en tendant bien l’oreille, quelques minutes avant d’entrer, nous percevons un cri immense, partagé, une sorte de « oui, donnons-nous la main, soyons forts, soyons fous, allons-y ! ». De la joie et de l’émotion s’offrent déjà. Nous nous installons quant à nous sous un chapiteau, nous sommes très bien accueillis, tout semble être comme d’habitude dans un cirque. Une piste, un rideau rouge, du silence d’un seul coup et la merveille se donne, s’étend, rebondit, semble jouer suspendue à un fil, à trois mètres de haut, aller cogner ses talons par l’arrière de son crâne, etc. Et au-dessus de tout cela, un orchestre, rebondissant lui aussi, et dont quelques musiciens sont sur la piste régulièrement. Fanfare va mixer cirque, musique ultra contemporaine, douceur et force ultra intense. Pour nous.

Il y a des « ho ! » des « ha ! » dans les gradins. On pourrait dire en sortant de là que c’était amusant et agréable à voir. Certes on en ressort couverts de confettis, des pop-corn ont circulés, le jeu était partout. Oui. Mais ce jeu était sous tension, avec des infos pour les gamins de trois ans et d’autres pour les adultes. On ne voyait pas la même chose, on était tous attrapés ! Les vibrations se perçoivent, nous avons sous les yeux une concentration tangible, la fascination est là. Les  artistes se suivent comme dans un cirque « classique », la souplesse et la gaité se mêlent. Une sorte d’unité, d’union plutôt, est évidente, tenue par cette musique resplendissante. Pas une once de prétention, perceptible ici où là parfois, ailleurs. Ces artistes se sont lancés dans les méandres complexes du cirque, avec tous les « plus » du Cirque Électrique. Le travail est là, devant nous. La tension positive, la volonté de nous faire partager. Une toute petite « peur » est visible, de temps en temps, un très léger frisson remballé tout de suite. Nous l’avons vu tout de même et applaudissons plus fort encore. Tout se mesure, se pèse, que les risques seront vaincus, brillamment, pour nous, rien que pour nous. Et donc lorsque les applaudissements ont cessé, qu’il faut redescendre sur terre, le résultat est étonnant : il épouse une certaine permanence, nous restons époustouflés dans le métro. Les images nous habitent. L’amour de leur métier se perçoit et nous éclabousse.

François Marietta, fil oblique et corde volante, Julie Demont, acrobatie aérienne, Nhât-Nam Lê mât-chinois et sangles, Nina Van der Pyl, contorsion et équilibre, Étienne Chauzy, jonglerie, Jean-Baptiste Very, musicien et Hervé Vallée, musicien et metteur en scène de toute cette aventure donnent envie d’être cités pour donner une toute petite idée de ce qui a été présenté. Dire simplement le nom de leur « travail » est étrange. On a l’impression de plonger de l’éblouissement dans un bain de réalité.  Prenons l’exemple du mot « équilibre » : on imagine bien, on peut voir une corde, une barre fixe, quelque chose comme ça. Oui. Mais ce qui est fait avec, l’émotion qui en ressort n’est jamais la même et là, dans Fanfare, dont l’origine est extraite de l’anniversaire du Cirque Électrique, la tradition du cirque est en place, mêlée à « une culture moderne », dont ressort aussi la musique, composée par le Cirque Electrique Band, mêlant fanfare et Rock’n’Roll, échos, rebondissements et curiosité. Tous ont eu des formations vastes et mêlées si l’on peut dire, qui leur ont permis d’additionner des évidences venant d’écoles prestigieuses et multiculturelles à d’autres évidences, qui pourraient paraître toutes simples et ne le sont peut-être pas forcément. Leurs envies, leurs sensations, qu’Hervé Vallée sait sentir et reconnaître ici depuis 25 ans donc. Il sait saisir ce qu’il faut et semer ça et là pour que tout grandisse et s’éparpille, au sol, en l’air… Des applaudissements encore, qu’on aimerait rendre aussi heureuse cette équipe, cette Fanfare si particulière, première en même temps, déjà resplendissante et très claire dans son nom. « Depuis 25 ans, Fanfare Décadente, toujours égalée, jamais imitée ! On n’est pas sérieux quand on a 25 ans ! ».

 

© Hervé Photograff

 

Fanfare, mise en scène et scénographie d’Hervé Vallée

François Marietta, fil oblique et corde volante

Julie Demont, acrobatie aérienne

Nhât-Nam Lê mât-chinois et sangles

Nina Van der Pyl, contorsion et équilibre,

Étienne Chauzy, jonglerie,

Jean-Baptiste Very, musicien Hervé Vallée, musicien et metteur en scène

 

Durée 60 minutes

 

Du 19 juin au 11 juillet 2021

Samedi et dimanche à 15 h.

 

Le Cirque Électrique

Place du Maquis du Vercors

75020 Paris

www.cirque-electrique.com

contact@cirque-electrique.com

Réservations : 09 54 54 47 24

Métro : Ligne 11, arrêt Porte des Lilas

Tramway : T3b, arrêt Porte des Lilas

 

 

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