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ƒƒƒ article de Denis Sanglard

Ce qu’il y a de bien avec François Rancillac c’est que le collectif, toujours,  dans ses mises en scène est mis en avant, au service de l’œuvre à défendre. Dans un exercice d’école, où la foire aux égos, la compétition règne, c’est merveille de voir comment il entraîne de jeunes comédiens, bientôt professionnels, dans une aventure singulière et dans une abnégation totale au service de l’œuvre. Sur le plateau rien que le collectif, pas une tête qui ne dépasse malgré le talent qui émerge chez chacun d’eux. Electronic city, de Falk Richer, est une œuvre complexe. Histoire de Joy et Tom, broyés par un système économique ultra-libéral qui les exploite, corps et âme. Jusqu’au jour où à la faveur d’un code oublié et d’un scanner en panne tout bascule dans la folie et la violence, le chaos. Dans ce monde interconnecté la réalité n’est pas. N’est plus. Tout est virtuel. L’individu n’est qu’une projection dans une mauvaise sitcom de télé-réalité, une poignée de pixel. L’économie règne et formate jusqu’au néant notre façon d’être et de vivre. Electronic city c’est aussi un tournage en cours, un work in progress, une fabrique d’image documentaire qui se tournerait là, sous nos yeux. À moins que rien de tout ça ne soit vrai, ne soit le fruit d’un désir de ces deux-là, Joy et Tom, de se prendre dans les bras, pour une fois et pour de vrai. Fluidité et rapidité de la mise en scène, une ligne très claire et nette, qui éclaire ce texte et le met à nu avec force conviction. Celle-là même que l’on retrouve dans ces 20 jeunes issus des différents conservatoires d’arrondissement de Paris et de l’association 1000 visages. C’est un chœur véritable et en ordre de bataille, convaincu et convainquant, pour défendre sans que personne ne tire la couverture à soi, ce texte ardu. Ils s’en tirent haut la main à se mettre au service de cette œuvre plus que d’eux-mêmes et c’est tout à leur honneur. Évidemment on retrouve la patte de François Rancillac jamais aussi à l’aise que dans la manœuvre d’une troupe, qu’elle soit éphémère ou durable. Electronic City est le prologue du festival des écoles du théâtre public et l’épilogue de dix années pour François Rancillac à la tête du théâtre de l’Aquarium. Dix années contre vents et marées pour mener ce bateau fragile dans la continuité de ses prédécesseurs, (Jacques Nichet, Jean-Louis Benoit, Didier Bezace, Julie Brochen) à faire vivre ce théâtre avec le même esprit, la même utopie, ouvert sur le monde, résolument engagé. François Rancillac fut sans doute en ces lieux le dernier héritier et dépositaire de cette liberté frondeuse et nécessaire, aujourd’hui compromise par une volonté politique sourde aux utopies et qui ne voit en ces lieux que des lignes comptables. Qu’il en soit remercié.

Le festival des écoles du théâtre public se déroule du 20 au 27 juin

-7 spectacles de sortie d’école, 77 jeunes comédiens

-7 écoles de théâtre :

L’EDT91-école départementale de théâtre (Évry),

Les Teintureries-École supérieure de théâtre (Lausanne-Suisse) ;

La Manufacture-Hautes école des arts de la scène (Lausanne-Suisse) ;

L’ESTBA-École supérieure de théâtre (Bordeaux-Aquitaine) ;

L’ERACM-École régionale d’acteurs de cannes & de Marseille ;

L’ESCA-École supérieure de comédiens par l’Alternance (Studio d’Asnières) ;

L’Académie de l’union-classe préparatoire intégrée dédiée aux Outre-mer (Limoges).

– Créations mises en scène par Anne Montfort, Céleste Germe & Maëlys Ricordeau (Das plateau), Sylvain Creuzevault, Jean-François Matignon, Frédéric Sonntag, Paul Francesconi, Enrico Casagrandé et Danièla Nicolo (Cie Motus)

– Des textes d’auteurs majeurs : Falk Richter 5Electronic City), Thibault Fayner (Les médaillons), Jacques Albert (Comme à la maison), Fédor Dostoïevski (L’Adolescent), David Peace (Sur le navire noir), Frédéric Sonntag (Moi de vos charmes seuls j’entretiens les déserts), Paul Francesconi (Les cargos), Enricao Casagrande et Daniela Nicolo (Rip it up ans start again)

– Une rencontre professionnelle et un workshop avec l’AFFUT (association des élèves des écoles francophones de théâtre) et une table ronde avec le CNSAD (conservatoire nationale supérieur d’art dramatique) et la formation doctorle SACRe (sciences, arts, créations, recherches.) de l’Université PARIS Science & Lettres

– Sur les planches de l’Aquarium, de l’Épée de bois, des Ateliers Berthier / Odéon-théâtre de l’Europe

– Avec les apprentis de la formation « Technicien du Spectacle vivant, option lumière ». Titre de niveau IV inscrit au RNCP-promotion 10 2019/2021 de la filière-CFPTS-CFASVA-Bagnolet.

Du 15 au 30 juin 2019

Pour la programmation, les horaires  et les lieux de création :

www.theatredelaquarium.net

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