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Danse de nuit, de Boris Charmatz, au Carré du Louvre

Oct 26, 2016 | Commentaires fermés sur Danse de nuit, de Boris Charmatz, au Carré du Louvre

Article de Florent Mirandole

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© Boris Brussey

Danse de nuit ne ment pas, le spectacle est effectivement un spectacle de danse organisé sous les étoiles. Sous les étoiles du Carré du Louvre pour être exact. Il faudra se contenter de ce vivifiant plaisir, car cette balade au milieu de cette place constitue peut être le seul atout du dernier spectacle de Boris Charmatz. Le chorégraphe a voulu à nouveau éclairer notre société de ses lumières, en choisissant un lieu ouvert, en prise avec le dehors, les gens, l’actualité. Ainsi Danse de nuit traite de Charlie Hebdo, des attentats, ou encore du culte des célébrités. Malheureusement Boris Charmatz tombe à nouveau dans ses travers repérés dans ses derniers spectacles, à savoir construire un spectacle destiné davantage à célébrer ses propres émotions qu’à créer des formes nouvelles autour d’elles.

Le chorégraphe rentre très vite dans le vif du sujet avec un retour sur les attentats contre Charlie Hebdo. Si pratiquement 2 ans nous séparent de la tragédie, le chorégraphe a choisi de ne prendre aucune distance avec l’évènement. Le résultat ? Un chapelet de confessions anodines et souvent sans intérêt et qui ont perdu de leur actualité. On y apprend que Boris Charmatz aime Reiser et a été ému par l’interview de Patrick Pelloux. Comme la plupart d’entre nous. Ce qui distingue le chorégraphe, c’est l’application didactique et pontifiante avec laquelle il met en scène ces révélations. Et lorsque les 5 danseurs se retrouvent à faire une longue chaine humaine à plat ventre en récitant Ma Benz de NTM, le sentiment de malaise vient moins de l’absence d’émotion que de l’inanité de la chorégraphie.

L’engagement des danseurs s’en ressent, et apparaît très inégal. Ainsi à coté de l’énergie d’Ashley Chen, d’autres danseurs semblent davantage subir le spectacle et ses enchainements hasardeux. Un seul élément vient apporter un peu d’émotion à ce spectacle, les déambulations dans la Coure du Louvre. Plus qu’une agréable visite de ce lieu intimidant et magnifique, les déplacements organisés par le chorégraphe lui permettent de varier les rythmes, de dynamiser certaines scènes, et de créer des moments de confusion très déstabilisants. Ainsi la disparition des 5 danseurs dans la foule armée de Kalachnikov imaginaires sème un début de trouble vivifiant.

Le déballage de confidences et la célébration égotiste de Danse de nuit n’en demeure pas moins très gênantes et, au final, complètement vains.

Danse de nuit
Chorégraphie, Boris Charmatz
Avec Ashley Chen, Julien Gallée-Ferré, Peggy Grelat-Dupont, Mani A. Mungai, Jolie Ngemi, Marlène Saldana et, en alternance avec, Olga Dukhovnaya etFrank Willens
Lumière, Yves Godin
Costumes, Jean-Paul Lespagnard
Dispositif son, Perig Menez
Travail vocal, Dalila Khatir
Régie générale, Fabrice Le Fur
Habilleuse, Marion Regnier
Répétitrice en tournée, Magali Caillet-Gajan
Direction de production, Sandra Neuveut, Martina Hochmuth, Amélie-Anne Chapelain

Du 19 au 23 octobre 2016

Festival d’automne
Réservation : assistant.rp@festival-automne.com

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