© Andrea Macchia
ƒƒƒ article de Toulouse
Silvia Costa s’empare de la force des mythes en nous livrant une pièce inspirée des Dialogues avec Leuco de Cesare Pavese. Texte peu connu, il s’emploie à convoquer des images ultra-poétiques qui viennent troubler l’imaginaire et les sens du public. L’esprit du spectateur devient alors une vaste chimère, un terrain d’enquête où l’on laisse sa logique pour voguer dans les sensations de la puissance lyrique. Ici, par la beauté du poème, la parole possède cette valeur médicinale d’apaiser l’âme humaine, d’éclaircir notre existence par la métaphore et la force du verbe, ici faîte de sensations organiques.
Les Dialogues avec Leuco s’articulent autour de six conversations mettant en scène des figures bien énigmatiques : Le Mystère, La Mère, La Bête, L’Homme-Loup, Le Déluge et Les Dieux. Pareilles aux cartes divinatoires d’un tarot ou d’un oracle, ces allégories sibyllines sont jetées sur scène avec autant de mystères que de sens à dégager. Elles représentent alors un terrain de jeu immense pour représentation théâtrale. Sans jamais expliquer ces choses mystérieuses qui peuplent les abîmes de ce monde, Silvia Costa lève des voiles, nous faisant découvrir des tableaux chargés de métaphores, comme autant d’appareillages symboliques que nous prenons goût à décrypter.
Trois interprètes remarquables, dont Silvia Costa, organisent ainsi savamment ce rituel d’images et d’icônes. Femmes divines, monstrueuses, ou encore humbles mortelles. Elles passent de corps en corps, tout cela architecturé par une chorégraphie hiéroglyphique des plus surprenante. Dans les nombreuses références picturales et ce qui s’apparente à des statues d’idoles mobiles, on retrouve chez Silvia Costa un Nijinski qui se love amoureusement dans une grammaire chorégraphique aux airs de déjà-vu et pourtant bien étonnante.
On nous livre ici un spectacle « apollinien », c’est-à-dire sur-esthétique. Et même si ce cadre nous hypnotise et ralenti la pensée, qui ne devient plus que contemplation, Silva Costa parvient à mettre en branle de vaste remous poétiques qui nous submergent intégralement.
Dans le pays d’hiver, adaptation, mise en scène et scénographie de Silvia Costa
D’après Dialogues avec Leuco de Cesare Pavese
Durée estimée : 1h15
Spectacle en italien surtitré en français
Avec Silvia Costa, Laura Dondoli, My Prim
Création sonore Nicola Ratti
Lumières Marco Giusti
Costumes Laura Dondoli
Collaboration à la scénographie Maroussia Vaes
Sculptures de scène Paola Villani
Travail vocal NicoNote
Durée estimée 1h15
Du 9 au 24 novembre 2018
Du mardi au jeudi à 19h30, le vendredi à 20h30, le samedi à 18h30 et le dimanche à 15h30
MC93
9 boulevard Lénine
93000 Bobigny
Réservations au +33 (0)1 41 60 72 72
https://www.mc93.com/
https://www.festival-automne.com/edition-2018/silvia-costa-dans-le-pays-dhiver
Métro Ligne 5 : station Bobigny – Pablo Picasso
Tramway T1 : station Hôtel-de-ville de Bobigny – Maison de la Culture
Bus 146, 148, 303, 615, 620 : station Bobigny – Pablo Picasso
Bus 134, 234, 251, 322, 301 : station Hôtel-de-ville
Et lors du Festival Reims Scènes d’Europe
Le mardi 29 et le mercredi 30 janvier 2019
Atelier de la Comédie
La Comédie de Reims
3 chaussée Bocquaine
51000 Reims
Réservations : T+ 03 26 48 49 10
www.scenesdeurope.eu
sur facebook et twitter @scenesdeurope #RSE2019
comment closed