Critique de Denis Sanglard
Comment survivre à la douleur
Comment survivre au ravage d’une rupture amoureuse qui vous laisse hagarde. Se laisser couler avant de refaire surface. Puis nager encore, faire des longueurs, éprouver sa résistance. Le Regard du nageur c’est le récit d’une résilience. Sur un plateau devenu pataugeoire, une nageuse, bientôt sirène, exprime cet état de sidération propre à la noyade amoureuse. Le regard de celui qui, tête dans l’eau, ne perçoit des visages qui l’entourent et de la réalité, que de vagues contours flottants. Christèle Tual, auteur et comédienne, file la métaphore aquatique et sportive. Mais bientôt c’est nous qui sommes noyés. Malgré une mise en scène plutôt réussie, une scénographie qui tient la fois du pédiluve et de l’aquarium, des idées originales, un peu d’humour, on ne sait vraiment pas où tout cela nous mène. Le texte clapote doucement, nous file comme de l’eau entre les doigts. Le parti de murmurer ce texte, avec une légère réverbération propre aux espaces aquatiques, n’arrange malheureusement rien. On ne retient pas grand-chose, on ne sait pas où tout cela nous mène, perdus dans les méandres d’une pensée dont on peine à saisir le sens. Et dont la portée se dilue progressivement. On aurait aimé plus de crêtes, plus de houle à ce doux clapotis.
Le Regard du nageur
De et avec Christèle Tual
Mise en scène de Ludovic Lagarde et Lionel Spycher
Scénographie Antoine Vasseur
Lumières Lumière Lionel Spycher
Costumes Fanny Brouste
Création sonore Romain Vuillet
Avec Christèle Tual
Du 12 au 24 mai 2014
Mardi et mercredi à 19h
Jeudi et samedi à 20h
Matinée le samedi à 16h
Théâtre Ouvert
-Jardin d’Hivers-
4bis cité Véron
75018 Paris
Réservations 01 42 55 55 50
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