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Cent mètres papillon, de Maxime Taffanel, mise en scène Nelly Pulicani, Théâtre de Belleville

Oct 19, 2020 | Commentaires fermés sur Cent mètres papillon, de Maxime Taffanel, mise en scène Nelly Pulicani, Théâtre de Belleville

ƒ article de Hoël Le Corre

Larie a seize ans et le bassin de natation est son lieu de prédilection. Cette eau chlorée, il l’a apprivoisée depuis son enfance, il aime à y plonger de ses yeux bleus, il aime y faire des bulles et regarder le monde à travers cette ébullition déformante et silencieuse. Mais ce qu’il aime par-dessus-tout, c’est cette sensation de glisse, cette rythmique parfaite de chaque nage, qu’il maîtrise avec une minutie digne d’un musicien. Larie est tout particulièrement spécialiste du Cent Mètres Papillon.

La piscine est devenue pour Larie une alliée, pour se rapprocher de son idole Michael Phelps. Encouragé par son coach, il défie le temps, centième de secondes par centième de secondes, il se surpasse lors d’entraînements harassants, il court les compétitions et engrange les médailles. Jusqu’au jour où… Le chronomètre le laisse sur le bord, arbitre impitoyable. Et Larie ne peut plus suivre le rythme, il s’épuise, doute et se retrouve confronté à l’échec. Fin du rêve d’un champion…

Fin de ses performances sportives… Mais si cela signifiait, pour Maxime Taffanel, le comédien qui a réellement vécu ce revers (de la médaille), le début de performances d’une autre sorte ? Celle de l’acteur sur scène : performance au sens de spectacle…

C’est surtout dans ces passages musicalisés et haletants que Cent Mètres Papillon trouve sa force et son originalité. En effet, le texte de Maxime Taffanel, s’il effleure l’intime, ne parvient pas totalement à nous atteindre, peut-être parce qu’il manque une prise de recul par rapport à cet intime. Et tout comme Larie a l’impression de « courir après le courant, » nous avons parfois eu l’impression de courir après l’universalité des thèmes abordés : l’effort, l’espoir, l’échec, la résilience… L’émotion passe donc avant tout par les mouvements, et ce sont ces tableaux visuels que nous retiendrons plus que les mots.