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Ce qui gronde, d’Alexandra Bourse, Guy Régis Jr, Giovanni Houansou, Jean-Luc Raharimanana, Émilie Monnet, Théâtre Paris-Villette

Jan 13, 2022 | Commentaires fermés sur Ce qui gronde, d’Alexandra Bourse, Guy Régis Jr, Giovanni Houansou, Jean-Luc Raharimanana, Émilie Monnet, Théâtre Paris-Villette

 

© Marie Charbonnier

 

ƒƒƒ  article de Nicolas Brizault

Le diable est dans la salle pour applaudir un de ces amis qui est sur scène, et qui débute Ce qui gronde un spectacle dont le titre doit leur plaire immensément, à tous les deux. Méphistophélès est là, seul et se présente, nous parle de ses goûts, de ses plaisirs, de sa façon surtout de faire trébucher ces petits humains, amusants, et ce Faust qui ne devrait pas tarder à le rejoindre. Un Méphistophélès inquiétant, c’est normal, cette sympathie naturelle nous en avons l’habitude mais là elle est très bien tenue sur scène, on se fait avoir, le rire est prêt à chanceler sur les premiers projecteurs, dissimulés sans doute. Et puis tout débute, Ce qui gronde est présenté par un efficace mélange de professionnels, entouré d’un chœur d’amateurs se mêlant régulièrement au spectacle.

Ce qui gronde est en fait la troisième partie de Si vous voulez de la lumière, un ensemble plus complet sur ce thème sur lequel treize dramaturges ont travaillé sur l’invitation du metteur en scène Florent Siaud, mais qui fonctionne tout à fait bien, l’eau grimpe sans aucun souci, Faust tente de se défendre, les tentations virevoltent. La dramaturgie est ici béninoise avec Giovanni Houansou, française avec Alexandra Bourse, malgache avec Jean-Luc Raharimanana, haïtienne avec Guy Régis Jr et québécoise avec Emilie Monnet. La musique de Kaoli Ono est japonaise.

Ce spectacle est à la fois splendide, possède une puissance et une finesse certaine et, en même temps, quelques petits soucis, avec le texte par exemple, en avance ou en retard, c’est la première rien de grave. Ou alors ces maudits et laids micros donnent un mauvais écho aux voix, qui ne semblent pas toujours avoir la puissance nécessaire. Ou bien les voix, elles encore, sortent trop vite, trop emmêlées et alors pouvoir imaginer ce qui vient d’être dit est un rien complexe. Le texte lui-même se baigne parfois dans une complexité au rythme parfait, certes, dans une sonorité séduisante, mais dire que l’on comprend tout s’approche du mensonge ici ou là. Faust et ses camarades se prennent donc les pieds ici ou là. Oui mais une unité étonnante sort tout de même de ce travail multiple. Nous ressortons ébahis par la force générale de ce spectacle, le jeu des personnages principaux, ce chœur psalmodiant une joie ou un désir de vivre, de combattre pour… La musique aussi, piano, violon et flûte qui viennent soutenir ces personnages perdus ou ressuscités, cette jeune chanteuse aussi nous emporte. Des images géantes apparaissent en fond de scène à la fin du spectacle, Faust perdu, Faust réclamant de l’aide ? Faust gigantesque en tout cas. Oui, la voix glisse ici ou là, sort trop tôt, trop tard et alors ? L’unité surpuissante n’est-elle pas de la partie ? Bien sûr que si ! Et ce sont les félicitations pour ce travail qui l’emportent ! L’évolution lente est parfaite, unie. L’île se noie, mais nous avons été devant un travail nous poussant à nous assurer que ce Méphistophélès ne nous poursuit pas pour une prochaine performance.

 

© Marie Charbonnier

 

Ce qui gronde : textes d’Alexandra Bourse, Guy Régis Jr, Giovanni Houansou, Jean-Luc Raharimanana, Émilie Monnet

Mise en scène et dramaturgie : Florent Siaud, avec la collaboration artistique de Cyrielle Ndjiki Nya

Dramaturge associée : Alexandra Bourse

Assistance à la mise en scène : Jane Piot, Pierre-Damien Traverso

Relecture : Pauline Bouchet

Avec : Laurent Evuort Orlandi, Yacine Sif El Islam, Kaoli Ono, Cyrielle Ndjiki Nya, Julie Hega, Pierre-Damien Traverso, Ephraïm Makoko et un chœur amateur composé de participants de l’Association de prévention site La Villette, de La Lucarne d’Ariane, du studio JLMB, les Ateliers de Belacqa, la Fédération Départementale des Chorales de l’Oise et d’autres associations 

Instruments : Franck Della Valle, Kaoli Ono, Sarah Van Der Vlist

Compositrice : Kaoli Ono

Concepteur sonore : Julien Éclancher

Costumes et espace : Romain Fabre

Éclairages : Nicolas Descôteaux

Vidéo : Eric Maniengui

 

 

Du 10 au 14 janvier 2022

20 h

19 h le vendredi 14 janvier

Durée : 1 h

Création 2022

 

Spectacle lauréat 2020 de « Partie commune », dispositif d’accompagnement de création partagée (professionnels/amateurs), initié par le Théâtre Paris-Villette.

 

Théâtre Paris-Villette

211 Avenue Jean Jaurès, 75019 Paris

Tel : 01 40 03 74 20

 

Réservation par téléphone
au 01 40 03 72 23
– du mardi au vendredi de 14 h à 18 h
– le samedi à partir de 17 h, uniquement les jours de représentations

www.theatre-paris-villette.fr

 

 

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