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Boléro, chorégraphie d’Angelin Preljocaj, musique de Maurice Ravel, Le Louvre – cour Lefuel, Festival Paris l’été

Juil 15, 2022 | Commentaires fermés sur Boléro, chorégraphie d’Angelin Preljocaj, musique de Maurice Ravel, Le Louvre – cour Lefuel, Festival Paris l’été

 

© Quentin Chevrier

 

ƒƒ article de Nicolas Brizault

Tout d’abord le bonheur un peu perfide de pouvoir se promener dans quelques salles ouvertes du Louvre, un mardi, en plein été, des salles quasi vides où les visiteurs tournoient autour de splendides sculptures antiques : le torse de Milet, Les Trois Grâces ou la Dame d’Auxerre se la coulant douce pendant cette jolie soirée toute calme. « Tiens, du monde un mardi soir, mais que font-ils là ? Dehors !!! » Alors nous avons sagement obéit aux ordres de ces jolies petites merveilles marmoréennes de l’Aile Denon pour rejoindre très sagement aussi… une cour habituellement interdite au public, la Cour Lefuel, et assister à une autre merveille, plus récente certes puisque créée en 2018, le Boléro d’Angelin Preljocaj.

Revenons à cette cour magique, à cette rampe toute simple, en forme de fer à cheval, c’est dire, que les chevaux empruntaient pour se rendre à la Salle du Manège. Au milieu, une fontaine, bassin où ces chevaux se désaltéraient…  Une scène « créée » au milieu, dans laquelle nous nous installons, tout prêts, tout autour, dispos. L’organisation est redondante, les équipes du Louvre multiples. Et nous très sages. On entend des gens qui disent que c’est long. Tiens ?? Vraiment ?? Puis les lumières s’éteignent et comme un « enfin » est murmuré, tout doucement oui, mais pour de vrai…

Et là, le Boléro, treize danseurs et danseuses. Créé par hasard presque en 2018, pendant le travail sur Gravité, créé le 20 septembre 2018, dans le cadre de la Biennale de la danse de Lyon. Ils et elles descendent cet escalier incroyable, s’insinuent, grimpent sur cette scène noire, pieds nus. On voit les traces de leurs pas, poussière transportée, abandonnée, effacée par cette suite époustouflante de gestes, mouvements, échanges entre eux et nous, envie immense de dire « eux et nous ». Oui, le Boléro, Angelin Preljocaj, et surtout le plaisir incroyable d’être si près de cette équipe, la chance de voir l’effort autant que les regards, les veines battre presque, la sueur poudrée éventuellement. On est pris, emportés, on ressent. Et le bonheur est incommensurable. Nous sommes près d’eux. On ne se souvenait pas que la beauté, le mouvement, le rythme, la douleur, existaient, en même temps, construits, pour nous. Ces cercles mouvants, hommes, femmes, des rondes rebondissantes, décalées, de l’amour pourquoi pas, il fait beau !

Impression de voir de tous les côtés, d’avoir été là pendant les séances de travail, impression de les connaître, les reconnaître tous et toutes. On voit une cheville bandée, un t-shirt presque différent des autres. On part, on monte, la musique fait ce qu’elle veut, elle accueille, attire ces danseurs sur elle, en elle, et terrasse ces patients tout autour, ce public, sur les trois côtés de la scène noire. La vie en quelque sorte. Le Boléro s’impose, tourne, se renforce. La fascination est évidente. Les corps s’échafaudent, se rejoignent, se soutiennent sur un cercle invisible et jaillissant, les échanges entre danseurs, danseuses, leur travail tout bêtement est là, sous nos yeux. Le whaou ! est général. On a vu les visages comme non épuisés des danseurs, on a vu leur bonheur, ont-ils vu le notre ? Nous marchons à un mètre au-dessus du sol en sortant, face à la rive gauche illuminée, avec encore des petites traces de ciel bleu, ici où là, même s’il est tard déjà. Très jolie façon de plonger dans le Festival Paris l’été. Merci !

 

©

 

Boléro, chorégraphie d’Angelin Preljocaj

Pièce pour 13 danseurs

Musiques : Maurice Ravel, Johann Sebastian Bach, Iannis Xenakis, Dimitri Chostakovitch, Daft Punk, Philip Glass, 79D

Assistant, adjoint à la direction artistique : Youri Aharon Van den Bosch

Choréologue : Dany Lévêque

Danseurs Baptiste Coissieu, Leonardo Cremaschi, Marius Delcourt, Léa De Natale, Antoine Dubois, Clara Freschel, Isabel García López,Véronique Giasson, Florette Jager, Laurent Le Gall, Théa Martin, Víctor Martínez Cáliz, Nuriya Nagimova

 

Extrait de Gravité, créé le 20 septembre 2018, dans le cadre de la Biennale de la danse de Lyon

Une coproduction du musée du Louvre et du Festival Paris l’été

 

 

Lundi 11 et mardi 12 juillet 2022 à 21 h et 22 h

Durée 1 h (visite libre dans certaines salles du musée et 30mn de performance)

 

 

Le Louvre – Cour Lefuel

99, rue de Rivoli

75001 Paris

 

Festival Paris l’Eté

Billetterie : 15 rue Brancion 75015 Paris

01 44 94 98 00

parislete.fr

 

 

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