© Fanny Vambacas
ƒƒ article de Victoria Fourel
Donna et Chris ont vingt ans. Donna et Chris sont face à l’immensité de ce qui est possible, face à la légèreté d’être deux et d’être bien. D’être différents. Ces deux-là ne sont plus vraiment les mêmes lorsque, des années plus tard, la vie leur assène un grand coup, remettant en cause leur assise, et leur foi.
Tout le spectacle est basé sur deux versants, deux époques, et deux duos de comédiens. La mise en scène nous amène de l’un à l’autre, simplement, sans détour superflu. Ce qui importe, c’est ce qui se dit, et ce qui se joue. Le texte est mis en valeur par des procédés modernes, mais simples. Non, vraiment, c’est ce dont on parle qui a la première place. Et la direction d’acteurs va dans ce sens. A quelques exceptions près où l’on entend un peu le texte derrière le jeu, l’ensemble est juste, concret.
C’est une pièce sur la croyance. Sujet que l’on évince souvent, de peur d’être à côté de la plaque. Donna croit, parce que ça a l’air de fonctionner. Chris ne croit pas, parce qu’il n’est pas câblé comme ça. Ça a l’air simple, comme ça. Et que deviennent nos fois face à l’impensable ? Face à un couple abîmé par une épreuve ? Face à un enfant malade, que personne n’est capable de soigner ? La foi peut-elle naître et mourir chez une même personne ? C’est un sujet passionnant en soi, et le spectacle l’aborde sur tous les tons. Si les moments légers et drôles sont parfois moins réussis que les moments tendus, on nous donne à voir les incompréhensions, les surprises et les sauts dans le vide que nous fait faire notre foi (ou son absence, d’ailleurs). C’est une forme d’amour, aussi, qui se superpose à celui que partage Donna et Chris, et qui guide leurs pas.
Le rythme est effréné et la mise en scène, est vive et fluide. Elle nous emmène avec force vers un final très dur, peut-être même un peu abrupt. Mais qui met les choses au clair : rien n’est jamais acquis, croire ne veut pas dire réussir, et en amour comme ailleurs, on est capable de tout.
© Fanny Vambacas
Believers, de Ken Jaworowski
Mise en scène Aurélie Camus
Régisseur Michael Baranoff
Avec Aurélie Camus, Denis Lefrançois, Anne-Laure Maudet et Romain Poli.
Du 7 au 30 juillet 2022 (relâche les mardis) à 12 h
Durée 1 h 10
Théâtre du Grand Pavois
13 rue Bouquerie
84000 Avignon
Réservation au 06 65 61 11 74
www.lecabestan.org
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