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Barbara (par Barbara), de Clémentine Deroudille et Arnaud Cathrine, présenté par Marie-Sophie Ferdane et Olivier Marguerit, Festival Les Singulier-es 2024, Au Cent Quatre, Paris

Fév 09, 2024 | Commentaires fermés sur Barbara (par Barbara), de Clémentine Deroudille et Arnaud Cathrine, présenté par Marie-Sophie Ferdane et Olivier Marguerit, Festival Les Singulier-es 2024, Au Cent Quatre, Paris

 

© DR

 

ƒ article de Nicolas Brizault-Eyssette

Comment dire, il faut l’avouer dès le départ, sans doute une immense partie du public était là POUR Barbara, pour faire comme si, pour trembler à Vienne, près du petit bois de Saint-Amand. Oui, et alors ? Eh bien alors il faut aussi bêtement dire que nous attendions en tremblant du velours noir, Pantin (juste à côté, frissons positifs en plus) et toute une tripotée de souvenirs lointains ou datant du matin même, pour cette huitième édition du festival Les Singulier-es 2024.

Avant que tout ne débute, une question gourmande et curieuse se pose sur ce que va donner ce piano électronique, ce petit canapé bleu, à moitié couvert d’un grand foulard russe… On imagine des frissons, des larmes, oui, bien sûr, Barbara, vous comprenez ? Sauf que ce n’est pas elle qui est là ce soir, et que discrètement, on se gifle, pince ou gronde, les versions ont été multiples, pour redescendre sur terre et assister pour de vrai à Barbara (par Barbara), conçu par Clémentine Deroudille, Arnaud Cathrine. Barbara est morte et c’est un spectacle lié à elle, d’une façon ou d’une autre, avec du talent sans doute, alors il faut respirer et regarder, tout simplement. Ouvrir les yeux et les oreilles.

D’accord, promis. Mais la première chose est tout bêtement le son… Il ressemble à celui d’une télévision qui aurait été laissée allumée à fond dans une pièce toute proche et que sur scène, Marie-Sophie Ferdanne se donne avec talent et fait croire que c’est elle qui parle, vraiment. Bon, il faut rester sage, se dire que ce n’est rien, la modernité galope et peut-être une nouveauté nous a échappée et que cette voix technique et aussi lointaine que trop proche, forte, là, devant nous, est tout à fait banale, évidente, normale. Ok. Cette femme en noir semble donc être Barbara et nous raconter ce qui lui plaît, déplaît, ce qu’elle a pu sentir en débutant, ce qu’est pour elle un public, qu’elle tente ici ou là d’amuser. Cela fonctionne sur une rangée, à droite, au milieu, six sièges résonnent régulièrement. Cette femme en noir donc suit son texte sur de jolies feuilles dactylographiées. Est-ce un clin d’œil, un lien puissant ou quelconque, ou bien une première légèrement amnésique ? Toutes ces questions danseront le flamenco jusqu’au bout, sans révélation aucune. Un spectacle qui se rode ? Ces jolies pages font-elles partie du spectacle ? Est-ce exprès ? Oui ou non ? On peut grogner donc, puis glisser vers ces ondes barbaresques qui finissent par nous séduire, nous amuser aussi, nous rappeler. La séduction fonctionne, le pardon arrive. Même si la musique est presque absente, le chant enfermé dans du « lalala » répété, sur plusieurs tons, c’est vrai, Barbara avait écrit des tas de chansons, donc vive les « lalala » multiples. Les questions pleuvent encore, que fait ce musicien, Olivier Marguerit ? A quoi sert-il ? Tiens, d’un seul coup la voix de Barbara, la vraie. Ouf ? On se sent coupable, là un petit tremblement face à tout le mal que s’est donné cette équipe pour un spectacle qui a peut-être besoin de s’améliorer, de se regarder dans une grande glace et s’apercevoir de ce qui manque, ici ou là, de ce qui ne fonctionne pas, et comment relier tout ça avec l’énergie présente ? Il faut dire en même temps, allez savoir pourquoi, que ce spectacle emporte aussi, que l’ennui ne pleut pas, les grognements s’évadent et le temps passe sans se montrer.

Bref, Barbara (par Barbara) est une très bonne idée, pure et délicate, folle et périlleuse, avec du talent évident et ressenti, qui nous plonge dans un univers sérieux et amusant, mêlant souvenirs et réel plaisir, pur et créatif… Mais toutefois une seule envie en ressortant de là, mettre un disque (et devinez de qui ?). Est-ce bon signe ?

 

 

Barbara (par Barbara), de Clémentine Deroudille et Arnaud Cathrine

Avec Marie-Sophie Ferdanne et Olivier Marguerit

 

Durée 1h

Festival Les Singulier-es 2024, 8e édition

Du 7 au 9 février 2024

 

CENTQUATRE-PARIS

5 rue Curial

75019 Paris

Réservation 01 53 35 50 00

www.104.fr

 

 

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