À l'affiche, Critiques // Azor, musique de Gaston Baroche, Pierre Chagnon, Fred Pearly, livret d’Albert Willemetz, Max Eddy et Raoul Praxy, mise en scène de Stéphane Druet, Athénée-Théâtre Louis Jouvet

Azor, musique de Gaston Baroche, Pierre Chagnon, Fred Pearly, livret d’Albert Willemetz, Max Eddy et Raoul Praxy, mise en scène de Stéphane Druet, Athénée-Théâtre Louis Jouvet

Déc 23, 2018 | Commentaires fermés sur Azor, musique de Gaston Baroche, Pierre Chagnon, Fred Pearly, livret d’Albert Willemetz, Max Eddy et Raoul Praxy, mise en scène de Stéphane Druet, Athénée-Théâtre Louis Jouvet

 © Matthias Plantard

 

ƒƒƒ article de Denis Sanglard

« Une levrette croisa un soir sur le trottoir un beau chien policier… ce serait mentir de dire qu’ils ne pouvaient pas se sentir… Azor, que j’aime ta bobine, Azor. Que j’aime tes babines, Azor. Que j’aime ton poil soyeux, ton air malheureux… »

Voilà ce que votre chroniqueur depuis deux jours chantonne au désespoir de ses proches… Besoin de se décrasser la tête ? Courrez vite à l’Athénée ! Azor, opérette de 1932 y est donnée. Musique de Gaston Gabaroche, Pierre Chagnon et Fred Pearly, arrangée par Emmanuel Bex sur un livret d’Albert Willemetz, Max Eddy et Raoul Praxy. Tout ce beau monde bourré de talent pour trois actes survoltés, jazzy en diable. Montée de bric et de broc, dans une mise en scène efficace qui même si elle ne casse pas trois pattes à un canard vous embarque dans une frénésie endiablée et canaille. L’argument ? Totalement loufoque. Un commissaire qui fait des rimes, amoureux sans retour de la fille du ministre de la justice, aimé d’une bourgeoise adultère (pour l’anecdote, ce rôle-là fut créé par Arletty) dont il est l’amant, dragué par une kleptomane généreuse et maîtresse battue du voleur Kiki la Frisette recherché par le commissaire, se retrouve impliqué malgré lui dans le cambriolage de sa maîtresse par le dit-voleur auquel participe Cloclo, la kleptomane au grand cœur, et un magicien juif au chômage. Et tout ça de se terminer chez le ministre qui pour l’anniversaire de sa fille donne un bal rupin où tout le gratin est là, aubaine pour des voleurs qui n’en demandaient pas tant. Et tout est bien qui finira bien ou presque… Répliques qui font mouche, chansons hilarantes, pleines d’esprit et même de poésie, argot de circonstance, chorégraphie approximative réduite au minimum… C’est une joyeuse et généreuse folie qui règne sur le plateau. Les chanteurs-comédiens survoltés et au diapason s’en donnent à cœur joie, c’est évident. Ils sont épatants, tous. Et bourrés de talent. Nous sommes dans la farce et la caricature mais sans jamais d’outrance… et quand bien même. Le trait est bien un peu forcé mais ça marche et d’ailleurs qu’importe, ils embarquent la salle consentante avec eux. Une salle hilare. Il y a une telle énergie communicative, un tel entrain à défendre cette œuvre de l’entre-deux guerre, typique de ces opérettes montées vite et à plusieurs, sans prétention mais de qualité où les vedettes de l’époque participaient sans barguigner. Un répertoire riche, éclectique et pour l’époque qui voyait le jazz arriver, moderne. Ce répertoire-là est encore à découvrir et défricher. Emmanuel Bex modernise la partition et l’orchestre sur le plateau, guitare, batterie et orgue Hammond, se déchaîne littéralement. A vous rendre sourd parfois, c’est vrai. On pardonne cet excès d’enthousiasme communicatif et explosif lequel finit par envahir la salle. Ne soyons pas chiens, en ces temps de morosité ça fait un bien fou…

 

© Matthias Plantard

 

Azor, comédie musicale de Gaston Gabaroche, Pierre Chagnon et Fred Pearly

Livret Albert Willemetz, Max Eddy et Raoul Praxy

Mise en scène de Stéphane Druet

Direction musicale et arrangements Emmanuel Bex

Conception Emmanuelle Goizé, Gilles Bugeaud, Pierre Méchanick

Orgue Hammond et claviers Emmanuel Bex

Guitare et jeu Antonin Fresson

Percussions Tristan Bex

Chorégraphie Alma de Villalobos

Lumières Christelle Toussine

Scénographie Emmanuelle Goizé

Costumes Denis Evrard

Avec Julien Alluguette, Gilles Bugeaud, Fanny Fourquez, Pauline Gardel, Quentin Gibelin, Emmanuelle Goizé, Estelle Kaique, Pierre Méchanick

 

Du 20 décembre 2018 au 13 janvier 2019

Tous les jours à 20h

Le dimanche à 16h

 

Athénée-Théâtre Louis Jouvet

Square de l’Opéra Louis Jouvet

75009 Paris

Réservations 01 53 05 19 19

www.athénée-theatre.com

 

 

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