© Clément Sautet
ƒ article de Nicolas Brizault-Eyssette
Toutes les autres, un spectacle au sujet fort, la sexualité pour les personnes handicapées, sa recherche, son existence, son souvenir ? Une femme a perdu l’usage de ses jambes dans un accident de la route, dans lequel son homme est, lui, décédé. Elle est belle, intelligente, la vie redémarre en elle. Vive la chirurgie, les traitements, mais son corps reste solitaire, peut-elle trouver une solution ? Elle tente celle d’un homme qui propose, contre monnaie sonnante et trébuchante, de retrouver cet univers. C’est chez lui un… métier en plus : il est infirmier et à côté, se « loue ». Il n’y voit aucune trace de prostitution, juste une forme de coup de main aux femmes qui pourraient en avoir besoin.
Ils font connaissance, discutent, se racontent un peu l’un à l’autre. Une fois, puis une autre, avant que le sexe ne s’installe enfin entre eux. Et malheureusement, tout se passe bien, un certain bonheur même, ou du moins sa menace. Lui est marié et fait ça pour s’amuser, et rendre service, et gagner un peu mieux sa vie. Sa femme est au courant. Mais cette rencontre quelque part lumineuse le menace alors il éteint tout, s’enfuie. C’est ce que raconte Toutes les autres, et on aurait envie d’applaudir en entrant dans la salle, avant que tout ne débute. Sujet fascinant, grave, mais utilisant un texte un peu facile, pas assez coup de poing, pas assez vrai. Cette femme jouant cette handicapée est forte, le personnage vit, sent, souffre. Par contre ce n’est pas complètement la même chose chez son partenaire. Il ne nous offre pas la possibilité d’oublier que nous sommes au théâtre. Un texte haché, qui donne l’impression d’assister à un spectacle de fin d’année, dieu sait où. Tout à fait dommage. Cette femme donne l’impression d’être seule doublement, et étonne de tomber amoureuse, là.
Le handicap, la vie, le sexe. Immense sujet qui rendrait le spectateur davantage en attente de perfection, si cette dernière existait ?
© Clément Sautet
Toutes les autres, de Clotilde Cavaroc
Commande de mise en scène : Elise Noiraud
Collaboration artistique : Clotilde Cavaroc
Création lumières : François Leneveu
Scénographie : Fanny Laplane
Chorégraphies : Ira Nadia Kodiche
Avec Kimiko Kitamura et Stéphane Hausaurer
Photographie : Clément Sautet
Du 7 au 19 octobre 2025
Durée du spectacle : 1h10
Lundi 19h15, mardi 21h15 et dimanche 19h
À partir de 12 ans
Bords plateaux : les 7 et 19 octobre
Dimanche 19 octobre : en présence du sexologue François Crochon
Théâtre de Belleville
16 passage Piver
75011 Paris
Réservations : 01 48 06 72 34
www.theatredebelleville.com
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