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Comme tu me veux, de Luigi Pirandello, mise en scène et scénographie Stéphane Braunschweig, Odéon-Théâtre de l’Europe

Sep 15, 2021 | Commentaires fermés sur Comme tu me veux, de Luigi Pirandello, mise en scène et scénographie Stéphane Braunschweig, Odéon-Théâtre de l’Europe

 

© Simon Gosselin

 

ƒƒ article de Nicolas Brizault

Pirandello place Comme tu me veux en 1928, dix ans après la première guerre mondiale, à Berlin tout d’abord, en plein cœur des soirées monstres, avec Hitler en arrière-plan, puis à Udine, dans la beaucoup plus austère Italie du Nord, détruite à la fin de la guerre par les troupes austro-hongroises. Un italien pense avoir retrouvé son épouse, perdue depuis dix ans. Il ne savait pas si elle avait été exécutée après avoir été violée, pire peut-être ? Est-ce elle ou pas ? Cette inconnue semble jouer avec lui, mentir un jour, avouer le lendemain. Elle repart faire la fête puis revient enfin en Italie. Rien ne s’achève toutefois, aucun calme ne se fait et les questions financières qui auraient pu se régler si sa femme « revenait » en piste ne le sont toujours pas. Lucia dit qu’elle ment, que Lucia est cette autre femme, la « folle ».

Qui est qui ? Qui fait attention à qui ? Lucia pourrait être un peu de ces deux femmes, anéantie par cette fin de guerre, dix ans avant, par les horreurs différentes quelles peuvent avoir vécues, pendant l’absence de leur(s) mari(s). Complication, doute, recherche de vengeance ou de sauvegarde de cette inconnue. Elle dit « a » en poussant ses interlocuteurs à répondre « b » alors qu’elle pense « w ». Elle explique, expose. Son éventuel mari, sa tante où sa sœur, sont certains d’elle, puis plus vraiment, plongeant dans un oui éventuel, mais fissuré, au ravalement tout à fait nécessaire. L’inconnue se sauve ou s’enfuit avec son amant berlinois.

Thème fascinant et sans doute aussi lourd à mettre en scène. Le doute et l’incompréhension pouvant vite gagner la salle. Le sujet fond dans un texte comme broyé, transformé en une pâte monotone et monocorde. On ne sait plus rien de rien nous non plus. Les dix premières minutes sont claires, les dix dernières aussi, fortes et talentueuses. Le brio doit bien être là mais vraiment, on s’y perd, et pour tout avouer, l’ennui montre le bout de son nez, et des petites idées comme les courses à faire ou les enfants à déposer chez belle-maman sont là.

Nous sommes donc légèrement terrifiés. Comment est-ce possible de ne pas pénétrer dans un texte d’un auteur colossal ? La porte reste close. Comme tu me veux n’attache pas, pèse, lasse.

 

© Juliette Parisot

 

Comme tu me veux, traduction française et scénographie Stéphane Braunschweig

Collaboration artistique : Anne-Françoise Benhamou
Collaboration à la scénographie : Alexandre de Dardel
Costumes : Thibault Vancraenenbroeck
Lumière : Marion Hewlett
Son : Xavier Jacquot
Vidéo : Maïa Fastinger
Archives vidéo : Catherine Jivora
Coiffures/maquillages : Karine Guillem Michalski
Chorégraphie : Marion Lévy
Assistante à la mise en scène : Clémentine Vignais
Réalisation du décor : Atelier de construction de l’Odéon-Théâtre de l’Europe
Production Odéon-Théâtre de l’Europe

Du mardi au samedi à 20 h, le dimanche à 15 h

Relâche le dimanche 12 septembre

Durée 2 h

Avec :
Sharif Andoura
Cécile Coustillac
Claude Duparfait
Alain Libolt
Annie Mercier
Alexandre Pallu
Thierry Paret
Pierric Plathier
Lamya Regragui Muzio
Chloé Réjon

 

Odéon-Théâtre de l’Europe
Place de l’Odéon
75006 Paris

Réservation :

www.theatre-odeon.eu

+33 1 44 85 40 40

 

 

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