Critique d’Anne-Marie Watelet –
Une chanteuse, une danseuse : trois variations autour d’une recherche originale portant sur l’acte vocal et les ondes qu’il produit sur le corps. Le chorégraphe José Besprosvany présente son travail dans un espace dénudé, avec beaucoup de sobriété, retenant ainsi toute notre attention. Côte à côte elles se complètent d’abord : les vocalises et les mots d’une langue inventée de l’une commandent et dessinent les mouvements du corps de l’autre. Les phonèmes aux sonorités claires, ouvertes, sont ordonnés comme dans une vraie syntaxe.
© Lander Loeckx
Georges Aperghis est le compositeur de cette partition vocale et corporelle. Peut-être déconcertés sur le moment, nous sommes vite curieux et impatients de voir et d’entendre la suite. Ici, parler, chanter, n’a plus comme fonction de transmettre un message et du sens, mais plutôt de faire surgir énergie et émotion corporelle.
Bénédicte Davin nous enchante dans ce travail grâce à sa voix et à sa forte présence. Elle devient redoutable lorsque s’accélèrent dans sa bouche les répétitions de mots et de syllabes, en même temps que son visage et son regard se chargent des stigmates d’efforts de plus en plus intenses. L’une et l’autre travaillent dans une synergie parfaite au point de ne faire plus qu’un corps.
Inventions. Récitations
Compagnie José Besprosvany
Chorégraphie : José Besprosvany
Avec : Bénédicte Davin et Véronique Liévin
Musique live : Georges Aperghis
Éclairages : Alain Collet
Collaboration : Wallonie – Bruxelles InternationalLe 24 juillet 2010
Dans le cadre du festival Teatro a CorteCavallerizza Reale – Turin (Italie)
www.teatroacorte.it