Critiques // « Le Songe d’une Nuit d’Été » par la Cie Miranda, du théâtre musical d’après Shakespeare

« Le Songe d’une Nuit d’Été » par la Cie Miranda, du théâtre musical d’après Shakespeare

Mai 06, 2010 | Aucun commentaire sur « Le Songe d’une Nuit d’Été » par la Cie Miranda, du théâtre musical d’après Shakespeare

Critique d’Audren Destin

Quand les jours sombrent dans la nuit et que la lune recouvre la forêt d’une lumière étrange, les êtres poussés par leurs désirs se perdent et se confondent. Les fils s’emmêlent, chacun se prend pour un autre, chacun dépasse ses limites et le chaos règne.

« L’esprit vif et leste de la joie »

Le songe d’une nuit d’été est un texte extravagant, drôle, provocateur, il offre au metteur en scène une formidable opportunité pour laisser libre cours à ses fantaisies, voire à ses fantasmes. Les personnages parcourent une sorte de chemin initiatique à la recherche de l’objet de leurs désirs. Un parfum d’érotisme flotte sur le plateau.

Un amour interdit sous peine de mort

Thésée, duc d’Athènes, se prépare à épouser Hippolyta, la reine des Amazones. Ils n’attendent plus que la nouvelle lune pour se marier et commencer les réjouissances. Egée entre alors en scène, il vient réclamer au duc l’obéissance de sa fille qui refuse d’épouser Démétrius, l’homme qui lui est destiné, car elle est amoureuse d’un autre. Démétrius, quant à lui est aimé d’une autre jeune femme, Héléna. Thésée, suite à la requête d’Egée, ordonne à la jeune vierge d’obéir à son père et d’épouser Démétrius ou de renoncer à la vie. Elle choisit de fuir avec son amant dans les bois, suivis de près par Démétrius, lui-même poursuivi par Héléna. C’est le point de départ de la comédie.

Dans la forêt, Obéron, roi des elfes, et Titania, reine des fées, se disputent. Touché par le sort des jeunes gens, Obéron décide de leur venir en aide avec l’aide d’un autre elfe, Puck. Ce dernier fait pour cela usage de la magie, mais il enchaîne les erreurs et sème la confusion dans le cœur et l’esprit des jeunes amoureux. Confusion des sexes et des sentiments jusqu’au happy-end final où chacun retrouve sa place, où l’ordre renaît du désordre.

Pendant ce temps, six artisans répètent un intermède théâtral « Pyrame et Thisbé » qu’ils entendent donner à l’occasion des noces de Thésée et d’Hyppolita. Parodie du théâtre et des amours contrariés.

« Va-t-en bouboule ! »

Thierry Surace a donné à son adaptation un ton résolument contemporain avec chants, danses sensuelles en déshabillés vinyle, sadomasochisme, corps à corps dans des positions très suggestives, notamment une vague sodomie dans une scène de bagarre, et tout cela donne au spectacle une certaine fraîcheur. Les comédiens sont talentueux et drôles et les costumes élisabéthains sont superbes. On peut regretter cependant un manque de clarté dans le développement de l’intrigue. Pour un novice, la complexité de l’histoire sera peut être difficile à suivre après les coupures et remaniements effectués sur le texte original. Pour autant la pièce est sympathique, on passe un moment agréable mais l’interprétation restera une parmi tant d’autres…

Le Songe d’une Nuit d’Été
D’après : William Shakespeare
Adaptation et mise en scène : Thierry Surace
Par : la Cie Miranda
Avec : Florent Chauvet, Jean Franco, Cécile Guichard, Elodie Nicolini, Frédéric Rubio, Hugues Salgas, Serge Sardu, Sylvia Scantamburlo, Jérôme Schoof, Christophe Servas, Jan Sitta, Thierry Surace et la participation des danseurs Julie Galopin ou Sandrine Lescourant et Hugues Salgas
Assistante à la mise en scène : Sylvia Scantamburlo
Collaboration artistique : Alain Gautré
Chorégraphie : Angela Monaco
Scénographie : T.S. et Jean-Luc Tourné
Costumes : Opéra de Nice et Emilie Carpentier
Créations masques : Marie Lefol
Musique : Cie Miranda, Sylvia Scantamburlo et Camille Fanet

Du 4 mai au 13 juin 2010

Théâtre 13
103A boulevard Auguste Blanqui, 75 013 Paris – 01 45 88 62 22
www.theatre13.com

www.compagniemiranda.com

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