ƒƒƒ Critique Denis Sanglard

© Brice Hillairet

Voilà une création loufoque, complètement frappée, une comédie musicale de poche pour cabaret

Cela se joue à quatre. A quatre mains et sur un tempo endiablé. Tentons de résumer cette chose. Soit une blonde en maillot de bain cramée sur une plage au soleil, morte mais qui ne le sait pas encore, une marchande de crêpes réfractaire à l’amour sur cette même plage mais qui prétend être dans sa cuisine. Un jeune homme suicidaire, dans cette même cuisine, venu pour encore une fois rater son suicide et vendre post-mortem ses fesses à la marchande de crêpes. Parce que les crêpes avec un goût d’humanité c’est bien meilleur qu’avec de la confiture. Le retour du père – celui de Chloé, la marchande de crêpe réfractaire etc. – mort. Amant de la blonde. Morte elle aussi et finit par le savoir. Et pour conclure ( enfin pas vraiment) les morts qui aident les vivants à vivre et à s’aimer. Au milieu de tout ça une bandaison salvatrice, le sacrifice d’un fessier à l’épluche légume et la recette des crêpes ( quand même !).

Ca parle donc de fantômes et de vivants, de cul, d’amour, de mort. Bref on y chante la vie

Pierre Notte, au piano, au jeu, et à la mise en scène, trousse une comédie musicale de poche drolatique, pleine d‘esprit et de verve. Folie jubilatoire et humour noir mènent les spectateurs par le bout du  nez. Les répliques, savoureuses, fusent, rebondissent et se répondent à toute allure. Une mécanique montée sur ressort…C’est emmené allégrement par un quatuor déchaîné, chanté juste et très bien, joué de même et vice versa. Les personnages, complètement  givrés – même la blonde qui pourtant meurt de chaleur-, sont croqués avec gourmandise et un plaisir communicatif. C’est écrit pour eux, c’est du sur-mesure et cela se ressent. La scène est leur terrain de jeux, sales gosses dont le talent pétille dans cette délicieuse loufoquerie macabre.

Je n’ai pas vu « Sortir de sa mère », pendant de « La chair des tristes culs » se jouant avec les mêmes trublions à 18h30.  Tant pis pour moi. Je me suis contenté de ces crêpes au goût d’humanité. Et c’était bon.

LA CHAIR DES TRISTES CULS
Texte, mise en scène, musque et jeu Pierre Notte
avec Tiphaine Gentilleau, Brice Hllairet, Chloé Olivères.
assistant à la mise en scène: Claire Fretel
Lumière: Nicolas Priouzeau
Son: Guillaume Duguet
Costumes: Colombe Lauriot-Prévost

Théâtre du Rond Point
Salle Roland Topor

du 8 janvier au 9 février 2013 à 21h. Le dimanche à 18h30
relâche les lundis et le 13 janvier

réservation: 01 44 95 98 21
www.théâtredurondpoint.fr

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