Opéra de Pékin Dalian (Adieu ma concubine) © DR
ƒƒƒ article de Denis Sanglard
Princesses guerrières, concubines sacrifiées à la raison d’état, empereurs inconséquents, conseillers fourbes ou vertueux, généraux valeureux, guerriers courageux, eunuques prévoyants, sorcières maléfiques, roi singes et cochons sages… Découvrir l’opéra chinois c’est entrer dans un univers de légendes, d’intrigues politiques, de combats martiaux, d’amours raffinées et trahies. Costumes brodés somptueux, hautes coiffures bijoutées, jeux de manches d’eau, chants délicats ou rudes, démarches altières ou d’une infinie délicatesse, visages et mains aux expressions singulières. On peut ne pas y être sensible mais il faut accepter cet exercice volontaire de l’ailleurs, aiguiser sa curiosité, pour découvrir un pan de la culture chinoise d’une complexité et d’une grande richesse. Il n’y a pas un opéra mais des opéras chinois. Entre celui du nord où les émotions sont portées au plus haut et celui du sud plus délicat. Entre pièces civiles et pièces martiales. Les premières aux intrigues complexes et les secondes reposant sur les combats. Opéra Qiong de l’île de Hainan, Opéra de Pékin – le plus connu et le plus spectaculaire – considéré comme Trésor de la Chine, Opéra de Gaoija de la province de Fujia influencé par l’opéra de Liyuan, l’opéra Wanwan inspiré des spectacles d’ombres chinoises, l’Opéra Shao ou Opéra de Yue. Plus de trois cent soixante genre… Un style formel et codifié, voix de fausset, gestuelle, maquillages et personnages stéréotypés. Stylisés et poétiques l’opéra chinois est porteur d’émotions qui dans un même spectacle vous font passer de la compassion au rire. Entre tragédie et farce. Ah ! les larmes de l’actrice Li Mei dans le rôle de la concubine Yan Guifei, condamnée à se pendre sur ordre de l’empereur ! Ce simple, tout simple soupir abrégeant une vie qui vous bouleverse… Ce 8ème festival des opéras traditionnels chinois est l’occasion aussi de découvrir des artistes qui portent leur art flamboyant au plus haut. Tous sont primés, ayant obtenus nombre de hautes distinctions. Un art complet, total, entre jeu, chant, danse et combat. Sur le plateau nu (exceptionnellement, nul décor pour ce festival, un problème de logistique sans doute) c’est une découverte émerveillée de chaque instant. Rien ne fait obstacle à la compréhension de l’intrigue, des dialogues. Les sentiments exprimés, chantés, sont universels, seule la forme ici prend d’étranges et fascinants chemins à nos yeux d’occidentaux peu habitués à une telle stylisation si radicale et raffinée. Certes les pièces sont formatées pour ce festival, une durée courte – deux heures – au regard de la durée originale, mais pour qui découvre cet art traditionnel c’est un choc. Et ces deux premiers soirs, au vu de l’intérêt et de la réaction du public, de plus en plus nombreux et enthousiaste, montrent combien l’opéra chinois n’est plus exotique mais participe du patrimoine universel.
Opéra de Pékin Guizhou (Le Légende de l’arc de fer ) © DR
Lundi 26 novembre 2018 à 20h30
Opéra Qiong-Province de Hainan, La Princesse Baihua
Mardi 27 novembre 2018 à 20h30
Opéra Wanwan-Province du Shaanxi, La Concubine Yang Guifei
Mercredi 28 novembre 2018 à 19h30
Opéra Shao-Province du Zhejian, Le roi des singes et la sorcière squelette
Jeudi 29 novembre 2018 à 19h30
Opéra de Pékin-Ville de Dalian-Province de Guizou, La légende de l’arc de fer
Vendredi 30 novembre 2018 à 20h30
Opéra Gaojia-Ville de Quanzhou-Province de Fujian, Trois promotions d’affilées
Samedi 1er décembre 2018 à 20h30
Opéra de Pékin-Ville de Dalian-Province du Liaoning, Adieu ma concubine
Dimanche 2 décembre 2018 à 16h
Opéra de Pékin-Ville de Dalian-Province du Liaoning, L’orphelin de la famille Zhao
Théâtre 71
3 Place du 11 Novembre
92240 Malakoff
Réservations 01 55 48 91 00
Théâtre de la Ville hors les murs
Réservations 01 42 74 22 77
www.theatredelaville-paris.com
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