ƒ Lecture de Camille Hazard

Dieudonné Niangouna est un habitué des manifestes poétiques. Si dans un texte paru en 2013, Acteur de l’écriture, il questionnait avec urgence les mots, la nature même du théâtre et son rapport aux institutions tout en revenant à ses origines, son dernier texte, Le Kung-Fu ne repose plus sur des remises en question de l’artiste mais tend à s’affirmer en tant qu’auteur et comédien.

« Le monde c’est ce que j’écris.

La vie c’est ce que j’envoie sur scène.

L’être c’est le type qui est et qui a arrêté de se prendre pour des personnages.

Voilà pourquoi depuis j’ai de la peine à vous parler de quelqu’un d’autre sinon de moi. »

L’ouvrage s’ouvre sur une présentation de l’acteur Gordon Liu à propos du film de kung-fu La 36^e chambre de Shaolin, sorti à Hong Kong en 1978. Puis Dieudonné Niangouna reprend la parole pour évoquer ce sport de combat oriental qui l’accompagne depuis l’enfance et qui l’a fait naître au théâtre.

« Pour moi jouer est un combat.

C’est du Kung-fu

Un combat contre soi.

Et protéger son ennemi est la plus grande sagesse du guerrier.

Il faut protéger son ennemi. »

Par la suite, l’auteur rend hommage au cinéma, fil conducteur entre sa vie, ses inspirations, son travail, et à tous les personnages de films, ses héros : Keyser Söze, Néo, Sherlock, Le Joker, Pépé Le Moko, et tant d’autres… Il nous parle, de la vie qui inspire l’art et vice-versa, de l’importance de raconter des histoires, d’imaginer, d’écrire et surtout de s’amuser.

L’écriture de Dieudonné Niangouna résonne toujours de manière tribale, poétique et l’on se réjouit une fois de plus d’approcher l’intimité de l’auteur qui n’hésite pas à bousculer l’idée du théâtre et de la création.

Le Kung-Fu
De Dieudonné Niangouna
Éditions Les Solitaires Intempestifs
59 pages, 10€
www.solitairesintempestifs.com

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