Mirages et tendresses dont le concept, le texte, les chansons et la mise en scène, d’Ivana Müller, sont particulièrement surprenants, lasse dès les toutes premières minutes. Le Festival d’Automne offre à la Conciergerie une immense envie d’aller participer à un tel événement. Le spectateur est prévenu, oui, qu’il « participera » en quelque sorte à ce spectacle et qu’il ne soit pas étonné. On offre aux visiteurs un petit carnet à son entrée, avec les paroles qui, certes ne semblent pas intersidérales, mais Mirages et tendresses n’est pas encore débuté, nous verrons.
Et on voit. Rien… Nous sommes dans un espace fantastique et inutilisé et deux hommes, deux femmes vont, avec de gentils sourires, ligoter de vieilles et longues branches, façon cabanes ou tepee, avec de jolies cordelettes de laines de couleurs, pelottes traversant la scène et faisant quelques haltes à travers le poignet de tel ou tel visiteur, pour que tout tienne debout. Rien de bien grave, des gesticulations sans grand intérêt mais qui vont sans doute se transformer en gigantesque surprise, les chants plats de ce qu’on peut prendre pour des ados sans grand esprit nous poussent vers un étonnement dont nous nous souviendrons. C’est tout à fait cela, nous parlerons de Mirages et tendresses : nous pensions que c’en était un pour lequel nous n’en aurions aucune.
Allées et venues plates, espace mal utilisé, esprit au ras du sol et costumes n’allumant aucun rêve. Impression de participer aux premières minutes du tout débout d’une frêle idée de spectacle, sans recherche encore, loin de pouvoir tenir debout encore. Une heure et dix petites minutes, parfois c’est très court, les spectateurs illuminés sont étonnés et voyant la scène plongée dans le noir complet appelant les applaudissements. Ici, les montres se lassent d’être regardées si souvent et se lassent elles aussi, de cette performance. Il nous était annoncé « tenségrité – principe de tension où chaque élément dépend des autres », « rhizome vivant où les corps, les voix et les imaginaires s’entrelacent ». Séduisant tout cela dans un tel espace. Non, des ficelles colorées vont aller et venir façon espace magique sous lesquels seront invités à se glisser un ou deux spectateurs. Des bras seront levés, toujours avec de grands sourires, copains et copines qui nous expliquent tout et lèvent la main, récitent, allant jusqu’à se plaindre de la taille de ces colonnes gigantesques, oh, la blague excellente, nous nous en souviendrons. Bonne leçon toutefois, ne pas se laisser avoir par un titre sympathique dans un espace historique.

Mirages et tendresses,textes, musique, chorégraphie et mise en scèned’Ivana Müller
En collaboration et avec : Julien Lacroix, Clémence Galliard, Louise Phelipon, Jérémy Damian
Scénographie et costumes : Élodie Dauguet, Ivana Müller
Conception du son : Olivier Brichet
lumière et régie générale : Thomas Laigle
Collaboration artistique : Baptiste Lochon
Co-réalisation L’Atelier de Paris / CDCN, Centre des Monuments Nationaux, Festival d’Automne à Paris
© Photos d’Anne Pollock
Du 5 au 7 décembre 2725
Durée du spectacle : 1h10
La Conciergerie – Centre des monuments nationaux
2, boulevard du Palais
75001 Paris
Réservation : 01 53 40 60 80
www.festival-automne.com

