Le Corps est un des spectacles présenté pendant le festival, multiple pourrions-nous dire, et intitulé Beaux Gestes, ayant lieu actuellement au CENTQUATRE-PARIS. Une suite d’images voulant donner une idée sur l’identité d’un corps, sa substance, son énergie, sa capacité de devenir mouvement, ou encore celle d’un mouvement pouvant devenir corps. C’est une illustration même du titre de ce festival, de beaux gestes qui cherchent à séduire, à montrer combien ils sont capables de surprendre, de brouiller les pistes les plus élémentaires de la vie et de la danse. Cette réalisation de la compagnie 14:20 lâche devant nous un corps tentant d’offrir son identité, tout en essayant lui-même de la découvrir. Ses lois sont les mêmes que les nôtres et pourtant si invisiblement surprenantes. Est-il possible de danser, ou plus simplement d’avancer sur l’air, donnant ainsi naissance à l’air lui-même ? Apparemment. Et si jamais on n’y croyait pas, on recommence et on nous remontre la même chose. Le Corps tente l’entourloupe et y réussi brillamment ! La technique pure et dure se couvre de poésie et cela fonctionne. On se laisse avoir… Cette femme, d’Ingrid Estarque, semble être une clé universelle, chacun de ses pas à l’origine de milliers de mythes. Marcher sur l’eau semble possible ici aussi. Qui a inspiré qui ? Allez savoir…
Dix minutes, la durée du spectacle suffisent pour nous emporter et nous lasser. On a l’impression d’être dans la première partie d’une histoire incroyable mais la lumière subitement éteinte se rallume pour de vrai, le silence est remplacé par des applaudissements. Nous n’irons pas plus loin. La déception se remue. D’un autre côté, pourquoi vouloir en montrer davantage puisque le tour a été fait, en dix minutes ? La musique, durant plus de temps, aurait pu se montrer néfaste, avec cette volonté un rien prétentieuse de vouloir mettre en avant les origines d’une Techno molle.
Le Corps est ici tout à la fois, il emporte, lasse, époustoufle et endort. Il mêle hélas poids et pseudo légèreté. Le spectateur est pris, glisse vers l’accord, mais cette fameuse « magie » se casse la figure. Oui, une fois tout en haut, prêt à tout, tout est fini, on n’ira pas plus loin. Tant mieux pour cette musique lancinante et rouillée, forte et salle. Tant pis pour ces instants surnaturels face à ce personnage plus qu’étrange. Les dix minutes paraissent, du coup, beaucoup trop longues. C’est un peu l’impression qui ressort des expos présentées tout autour, pour le festival Beaux Gestes. De beaux gestes, oui, et c’est tout.
Le Corps,de la Compagnie 14:20 – Clément Debailleul, Valentine Losseau, Raphaël Navarro
Musique originale : Madeleine Cazenave
Régie shadow : Marco Bataille Testu
Régie lumière : Maureen Sizun Vom Dorp
Direction administrative et de production : Luz Mando
Avec : Ingrid Estarque
© Photos de Clément-Debailleul-Cie1420
Du 1er au 4 décembre 2025
Durée du spectacle : 10 minutes
CENTQUATRE-PARIS
5 rue Curial
75019 Paris
Réservation : 01 53 35 50 00
www.104.fr

