Ce spectacle, Conseils aux spectateurs, voulait parler des spectateurs et spectatrices. Oui bien sûr et l’on pensait passer un bon moment sauf que… non, pas vraiment. Comment dire, l’idée pouvait être fine et légère, un peu déjà vue mais pourquoi pas une légère resucée  ? Le texte est peut-être amusant, pas trop mal ici ou là mais il se fond dans une répétition lassante, comme ces plaisanteries sans fin d’oncle Philibert à la fin des repas (Préparez-vous, c’est bientôt Noël).

Pour Conseils aux spectateurs, Jérôme Rouger avait en effet trouvé quelques éléments sympathiques et au lieu de les garder fins et légers une fois lancés en l’air, les regarder légèrement redescendre vers le sol, eh bien il ne cesse de les ressasser, les reprend, et hop ! Très gentiment certes, sans la moindre lourdeur véritable. C’est le temps qui passe qui nous lasse, accompagné de cette valse d’encore(s) sur laquelle nos rires devraient danser. Ou frôler la légèreté.

On s’attend à autre chose, à se faire remuer, nous public, par Jérôme Rouger qui parle de nous sur scène face à ces jolies informations déroulant devant nous, dessins sympathiques, grandes feuilles de papier dessinées… Nous sommes attentifs, encore une fois, rien de grossier ou de lourd, non. Par exemple, cette lecture non stop de ses notes. Est-ce que cela fait partie du jeu ? Jérôme Rouger ne connaît-il pas son texte ? Est-il amnésique et donc bravo de ce courage ? Non, apparemment rien de tout cela. Un costume pas vraiment bien enfilé nous distrait un peu, au moins on pense à autre chose et on s’écarte de la noyade. On peu compter les éclats de rire, et oui, les notres sortent, en font partie, ici ou là, avec même de grands sourires lorsqu’il parle du public qui boude, de peur detre reconnu. Conseils aux spectateurs fonctionne quelque fois. Cette lenteur est-elle juste une question de rythme, de mouvements ? Il faudrait sans doute mieux voir comment ne pas enfermer son public rebondissant à l’entrée en parlant de lui. Comment ne pas le lasser si vite, hélas.