« La terre ne nous appartient pas, nous l’empruntons à nos enfants », dit un proverbe africain. Apres le feu est un conte surgi du néant, pour mieux nous parler de nous sur fond d’anxiété écologique. Tandis que la maison brule, un groupe d’enfants fait sécession, pris d’un besoin irrépressible d’errer en quête d’un ailleurs vivable tandis que des incendies lointains progressent et que des cendres flottent dans l’air.
Ce spectacle est un véritable paysage sonore et visuel qui active plusieurs canaux sensoriels (visuel, auditif, olfactif) afin de générer une expérience incarnée.
Une douce brume envahit le plateau, les enfants surgissent de toutes parts des entrelacs de sable, des souches noueuses, des paysages abstraits comme pour laisser s’évaporer l’au-delà des mots et communiquer hors du langage, dans une poésie qui conjugue la nature, la nuit, les émois. Sarah Seignobos compose un oratorio, mêlant la parole, le chant et la musique. Les instrumentistes et les choristes accompagnent les deux récitants, la jeune Plume et le vieillard qui, tels Saint François d’Assise, cheminent entourés d’oiseaux rappelant L’histoire de la croisade des enfants de 1212 où des foules d’enfants européens se rassemblèrent pour arracher Jérusalem alors sous contrôle. Cette odyssée païenne des ruines surprend par sa forme hybride propice aux rêveries, avec une alchimie des couleurs impressionnante du rouge orangé au bleu nuit en passant par toutes les nuances de l’outre noir. La musique live anticipe, crée avec ou contre ce qui se joue au plateau, le désarroi de ces jeunes, conduits par une jeune fille à l’énergie incroyable. Ces corps seront l’humanité qui dessinent progressivement une nouvelle histoire du monde.
« Comment cela s’appelle-t-il, quand le jour se lève, et qu’on a tout perdu ? Cela s’appelle l’aurore, demandait Electre ? »
Qu’est-ce que l’art aujourd’hui, sous le ciel rouge des feux qui apportent la désolation et la mort ? Comme s’ils surgissaient du néant, Apres le feu montre les chemins de résilience possibles sous nos semelles, il suffirait d’un regard, d’un contact avec nos sens, de sentir la forêt étouffer…

Apres le feu, texte et mise en scène de Sarah Seignobosc
Composition musicale, création son : Vladimir Kudryavtsev
Direction de la maîtrise : Véronique Tollet
Dramaturgie : Antoine Herniotte
Création lumière : Lionel Ueberschlag
Scénographie : Statera Projects (Baptiste Wattier, Capucine Zumbrunn), complétée par Sarah Seignobosc pour l’image finale
Recherches visuelles, accessoirisation : Nicolas Chuard
Création costumes Sara Daniel, Camille Lamy
Éducateur d’oiseaux : Tristan Plot
Renfort chorégraphique : Fanny Brouyaux
Avec : Philippe Grand’Henry, Coralie Lansier, le choeur de la maîtrise de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège, dont les solistes en alternance en tournée : Naël Benhousi, Roman Geenen, Nour Gioe, Julia Juneidi, Amani Aty Monta Del Rio
Musiciens : Céline Bodson, Vladimir Kudryavtsev
Saskya Sakombi Inongo, Victoria Woos, Jade Xia
Oiseaux : Bayo, Indie, Indigo, Larsen
Photo © Hubert Amiel
Du 4 au 8 novembre à 19h au théâtre de liège
Tournée :
10 mars 2026, L’Odyssée, Scène Conventionnée de Périgueux
13 et 14 mars 2026, Théâtre d’Angoulême, Scène Nationale
17 et 18 mars 2026, l’Empreinte, Scène Nationale Brive-Tulle
21 et 22 mars 2026, Scène Nationale du Sud-Aquitain à Bayonne

