Avec Les conséquences,de Pascal Rambert, accompagné de onze grands interprètes, débute une trilogie dont nous verront la fin en 2029. Une grande aventure, comment dire autrement.  Nous sommes dans un espace blanc et neutre, à la fois réduit et gigantesque, une sorte de chapiteau, abritant trois grandes tables cachant presque des fauteuils en plastique blanc, ceux que l’on trouve très souvent dans les jardins. Tout près de nous vont aller et venir trois générations de comédiens et de comédiennes, une famille qui ne va cesser de se raconter, de s’expliquer, d’éclairer le mieux possible les dernières années passées. Ils vont et viennent, traversent les rideaux de plastique blanc, courent et dansent autour des trois grandes tables, et abordent aussi bien des questions familiales que politiques, littéraires, parlent de ce qu’ils et elles ont fait, ou auraient dû.

Un spectacle tel que Les conséquences, avec tous ces noms et un thème que l’on pourrait penser magique nous rend heureux et impatients avant et c’est un peu différent… après. Rien à dire sur le jeu de cette équipe formidable, rien ? Non sauf qu’ici ou là on ne comprend pas ce qu’ils disent, un mot ou deux sortent rapidement mâchés, lancés et retombent déjà remplacés par ceux qui suivent, évidemment, mais qui nous laissent dans le vide. C’est très vite lassant et décevant. Est-ce parce que tout va trop vite ? Parce que les histoires de cette famille se mêlent et s’emmêlent dans une rapidité proche du cirque ? Qui est qui, on reconnaît la grand-mère, véritable plaisir, c’est toujours ça.

Les conséquences est vraiment une aventure particulière, on ne sait pas si on y pénètre ou pas. Des spectateurs s’enfuient, d’autres rient aux éclats, ailleurs un silence constant résiste, mais sous quel sens ? Fascination ou lassitude ? Tout est possible. Ces personnages nous racontent ce qu’ils ont fait, auraient dû faire, bien fait ou non. Ils courent, rebondissent presque tout au long de cette aventure sous chapiteau rectangulaire. On croit être pris ici ou là, ailleurs un lent soupir souhaiterait retentir. On est venu pour ressentir les douleurs, se laisser fasciner par toutes les questions de cette famille gesticulante ? On se sent gavé, étouffé par une masse hurlante et remuante, allant et venant à travers ces rideaux blancs. Sommes-nous amenés à réfléchir sur nous et sur nos vies ? Oui, bien sûr, s’asseoir autour des tables et prendre notre temps pour une réflexion plus sereine, sans hurlements. Si c’était le message que souhaitait nous transmettre Pascal Rambert, c’est une grande réussite !       

Texte, mise en scène et installation :Pascal Rambert

Costumes : Anaïs Romand

Musique : Alexandre Meyer

Scénographie : Aliénor Durand

Collaboration artistique : Pauline Roussille

Lumières : Yves Godin

Avec Audrey Bonnet, Anne Brochet, Paul Fougère, Lena Garrel, Jisca Kalvanda, Marilú Marini, Arthur Nauzyciel, Stanislas Nordey, Laurent Sauvage, Mathilde Viseux, Jaques Weber

Photo © Louise Quignon

Du 3 au 15 novembre 2025 à 20 h

Durée du spectacle : 2 h 15

Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt

2, place du Châtelet

75004 Paris

Réservations : 01 42 74 22 77

www.theatredelaville-paris.com 

Tournée :

2-5 décembre 2025 : Bonlieu, Scène nationale, Annecy

17-19 décembre 2025 : CDN Nice Côte d’Azur, Nice