© Gabriela Neeb
ƒ article de Nicolas Brizault
Alors voici un sujet fort intéressant : c’est terriblement ennuyeux de faire des conférences, alors si à la place on construisait un robot qui vous ressemblerait, parlerait à votre place, pendant que vous vous intéressez à autre chose. Très bonne idée, c’est un vrai robot sinistre à l’image de Stefan Kaegi qui développe tout cela devant vous. De temps en temps, pour que nous puissions un peu mieux saisir ce qu’il raconte, Stefan Kaegi apparaît sur un écran, montrant comment il a construit la bête avec toute une équipe de techniciens et techniciennes de haut-vol (La « fabrication » du visage est particulièrement surprenante, amusante, réveillante).
Effectivement, nous devrions parfois construire des robots spectateurs parce ce que là, j’avoue, j’ai été perdu très très vite. Comme si nous nous étions trompés de salle de fac. Une heure sinistre, avec une voix sépulcrale. Et de temps en temps le vrai, celui qui nous manque, celui qu’on espère voir arriver. Non. L’ennui, quand il s’est assis quelque part, on ne le chasse plus.
Bon, cessons de chercher la porte de sortie, nous l’avons trouvée et prise. Et avouons que le sujet est passionnant, le travail remarquable. Mais pourquoi avoir absolument cherché une façon si noire de nous montrer tout cela. La grosse machine sordide parle, parle, parle, à un moment donné tourne son pied à 360°. Et l’on se dit que nous ne sommes pas du tout près au théâtre sépulcral. On a envie d’aller chercher Stefan Kaegi projeté sur son écran, tranquille, veinard. Un peu de couleur et de vrai. Non, sans rire, nous avons compris, cette heure de douleur et de panique internée, cette heure d’accablement veut nous pousser à aboyer « youpi ! » Ou bien il faut honnêtement avouer que ce texte long dans tous les sens nous a perdu très tôt. Avons-nous tant raté ? Bref, une idée splendide, folle, présentée sans folie ni splendeur.
© Gabriela Neeb
Uncanny Valley, Texte, mise en scène Stefan Kaegi
Dans le cadre de Némo, Biennale internationale des arts numériques –
Paris/Île-de-France
Texte Thomas Melle
Création vidéo Mikko Gaestel
Musique Nicolas Neecke
Dramaturgie Martin Valdés-Stauber
Équipement Evi Bauer,
Animatronic Chiscreatures Filmeffects GmbH
Fabrication de la tête en silicone Tommy Opatz
Interprétation Thomas Melle (corps, voix)
Du 8 au 8 février 2020
Mercredi au vendredi à 20 h
Samedi à 16 h & 19 h
Durée 1 h
Uncanny Valley sera joué au Centre culturel suisse du 30 janvier au 2 février 2020
Audio traduction en anglais disponible dans la limite du nombre de casques disponibles
Grande Halle de la Villette
211 avenue Jean Jaurès
75019 Paris
T+ 01 40 03 75 75
www.lavillette.com
Accès :
- Métro : Ligne 5 – Porte de Pantin / Ligne 7 – Porte de la Villette
- Bus : Lignes 75, 151 – Porte de Pantin / Lignes 139, 150, 152 – Porte de la Villette
- Tram : Ligne 3b – Porte de Pantin, Ella Fitzgerald ou Porte de la Villette
- Piste cyclable : Le long du canal de l’Ourcq
- Station Vélib’ : Porte de la Villette, Porte de Pantin, Quai de Metz, rue Rouvet
- Parking à vélos : Sur le parvis de la Cité des Sciences, côté Porte de la Villette
- Parking sud « Cité de la Musique »
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