À l'affiche, Critiques // Un album, de Lætitia Dosch, Théâtre du Rond-Point

Un album, de Lætitia Dosch, Théâtre du Rond-Point

Oct 12, 2017 | Commentaires fermés sur Un album, de Lætitia Dosch, Théâtre du Rond-Point

© Dorothée Thébert Filliger

 

article de Nicolas Brizault

Un album, oui, certes. Lætitia Dosch est déjà sur scène lorsque le public arrive, elle nous attend, sympathique et un brin nerveuse. On imagine une quelconque surprise, à un moment ou un autre, un évènement particulier sur cette belle moquette rose, près de ce fauteuil de style qui va sans doute mener une vie trépidante dans quelques instants. Trois retardataires s’installent et tout va commencer. Lætitia Dosch va ouvrir ce fameux album. Elle l’ouvre. Et très peu en sort.

Malheureusement en effet, un album de la platitude et de l’ennui va être feuilleté pendant un peu plus d’une heure. On se moque tout d’abord d’une voyante célèbre et sympathique, l’effet reste plat mais l’espoir n’est pas encore anéanti. C’est un début, finesse et humour piquant vont venir, c’est certain. Eh bien non. Le comique de répétition semble avoir pris place et, très heureux, noie les spectateurs silencieux. Plusieurs personnages vont tenter d’apparaître sur scène. Pour répéter sans cesse la même chose, écho sinistre et sans rythme d’un texte dépourvu totalement d’intérêt. Un album poussiéreux, des photos sans relief. Les personnages naissent et meurent dans un univers qui n’a même pas la chance d’être boueux. L’idée de personnages est encore trop forte d’ailleurs, il s’agit plutôt de vagues souvenirs sans volume. Texte creux, qui ne laisse même pas dubitatif. Ici ou là, de la densité apparaît, et cela soulage un peu. Scènes pornographiques vraiment drôles en plein milieu du spectacle, là enfin le spectacle s’éclaircit, surprise étrange. Là, Lætitia Dosch créé, se pousse, se malmène et remue, le rire se laisse aller. De l’originalité se moque des plus silencieux, leur dit « vous voyez ! » Et puis tout retombe, le texte plat fait les cent pas, les cent pas, les cent pas. Alors quand cet album se referme, aucune amertume. Les personnages javelisés et sans formes retournent où ils étaient, entre nulle part et pas très loin. Une lassitude fort vaste ouvre les portes, relief, rythme, peps et diversité sont encore là, et nous attendaient, dehors.

Un album, de Lætitia Dosch

Ecriture et mise en scène Lætitia Dosch

Co-mise en scène et aide à l’écriture Yuval Rozman
Regard extérieur Fanny de Chaillé, Florian Pautasso
Conception scénographique et fauteuil  Nadia Lauro
Lumières Jonas Buhler
Régie générale Marco Laporte
Administration, production et presse Altermachine – Elisabeth Le Coënt, Camille Hakim Hashemi

Production Viande hachée du Caire et Viande hachée des grisons, coproduction Le Phénix – Scène nationale / Valenciennes, l’Arsenic – Centre d’art scénique contemporain / Lausanne (Suisse), le Centre culturel suisse à Paris, avec le soutien de actoral 2015, La Comédie de Reims – Centre dramatique national, Le Centre dramatique national d’Orléans, le Théâtre de Vanves, la Ville de Lausanne, Loterie Romande, la Fondation Nestlé pour l’Art, Ernst Göhner Stifftung, la SPEDIDAM, Pro Helvetia – Fondation Suisse pour la culture

Du 11 octobre au 5 novembre 2017 à 21h
Dimanche 15h30
Relâche les lundis, le 17 octobre et le 1er novembre

 
Théâtre du Rond-Point
2bis av Franklin D. Roosevelt
75008 Paris
T+ 01 44 95 98 00

www.theatredurondpoint.fr

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