ƒƒƒ article de Florent Mirandole

© DR

« The dogs days are over » commence comme un entraînement de boxe. Après avoir enfilé leurs baskets, 8 danseurs se mettent à sautiller en cadence sur une scène entièrement nue. La petite musique des sautillements qui commence à entrainer le public devient vite le fil du rouge du spectacle, fil sur lequel le chorégraphe belge Jan Martens brode une pièce surprenante et particulièrement physique.

Car « The dogs days are over » est d’abord une performance. Les petites rosaces que dessine le groupe de danseurs deviennent rapidement des motifs géométriques de plus en plus complexes, toujours accompagnés du bruit des baskets qui battent la mesure. La pièce se fait également de plus en plus musicale, alors que les danseurs varient avec une apparente facilité les formes et les rythmes. Loin d’une démonstration chorégraphique digne d’un ballet nord-coréen, la chorégraphie bondissante créée par Jan Martens est souvent drôle, jouant justement sur cette course à la performance avec autodérision. C’est le cas lorsque la petite troupe compte à haute voix ses propres pas. La scène devient de plus en plus drôle lorsque les corps trahissent l’épuisement pendant alors même que les visages restent, eux, impassibles.

Au-delà du plaisir que le chorégraphe a eu à construire cette pièce originale et inventive, « The dogs days are over » offre également un retour aux racines de la danse. Reprenant l’idée du photographe Philippe Halsman selon laquelle l’individu ne « pose » plus lorsqu’il saute en l’air, Jan Martens décide de tester les limites de l’expressivité des corps en l’air. Devant l’absence d’émotion des visages, le spectateur est amené à rechercher ailleurs les personnalités des danseurs. Il en résulte une attention toute particulière donnée à ces corps, à ces muscles, à ces bras tendus et à ces dos ruisselants. On y cherche les tremblements, les rougeurs ou les signes de fatigue. La séquence des danseurs alignés face au public semble ainsi destinée à pousser l’exercice physique mécanique jusqu’à ses limites, jusqu’à ce que, un à un, les danseurs abandonnent la partie et se dévoilent. En sautant, les corps ne « posent » plus non plus.

« The dogs days are over »
Chorégraphie : Jan Martens
Lumières : Jan Fedinger
Dramaturgie : Renée Copraij
Technique : Michel Spang
Production : ICKamsterdam & JAN
Coproduction : DansBrabant, Frascati Producties, SPRING performing arts festival, tanzhaus nrw, La Briqueterie / CDC du Val-de-Marne, et TAKT Dommelhof.
Avec : Cherish Menzo, Piet Defrancq, Julien Josse, Laura Vanborm, Naomi Gibson, Nelle Hens, Steven Michel, Kimmy Ligtvoet
Du 26 au 28 mars à 19h00

La maison de Arts de Créteil
Réservation 01 45 13 19 19
Métro Créteil Préfecture
www.maccreteil.com

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