À l'affiche, Critiques // Solstice, de Blanca Li, Théâtre National de la Danse – Chaillot

Solstice, de Blanca Li, Théâtre National de la Danse – Chaillot

Nov 12, 2018 | Commentaires fermés sur Solstice, de Blanca Li, Théâtre National de la Danse – Chaillot

 

© Laurent Philippe

 

ƒ article de Nicolas Brizault

Eh bien, peut-être faudrait-il pour une fois commencer par la fin et dire que l’on ne comprend pas les applaudissements en masse, les hurlements et l’engouement si visible pour ce spectacle. On a dû louper quelque chose, sans doute, il n’y a que ça. On s’en veut presque, même. Presque oui, parce qu’aucun endormissement n’est venu nous soulager, nous ne sommes pas allés nous promener, nous dire que la tour Eiffel est bien jolie, je ne sais quoi d’autre. Non, nous sommes restés bien sagement assis devant ce Solstice, de Blanca Li.

Bravo cependant aux danseurs et danseuses dont le travail non-stop est époustouflant. Allez, va pour un « ƒ ».  Oui. On s’arrête là pour les compliments et félicitations. Dès le début, on sent le risque d’écrasement et de références, par cet écho à Bill Viola qui n’en finit pas, musique à fond, ça dure, ça dure… Ce spectacle paraît en fait très années 1980, et est profondément redondant et aspirant référentiel. Rien ne change, rien ne s’épanouit vers un rythme autre. Ici ou là, petits costumes blancs qui flottent au vent, du bruit et des thèmes anéantis qui se sont fait la malle, pas fous. Assommés eux aussi face à ce « bang-bang » tendance autoroute chargée qui attendrait des saluts classiquissimes.

Du sable, du vent, du faux. L’idée de Blanca Li était pourtant fort bonne et nécessaire, tirer la sonnette d’alarme sur cette nature qui se casse à figure à cause de l’inconscience humaine. « Tantôt apaisée ou déchaînée, la Nature est une intarissable source d’inspiration » dit-elle. Oui, certes. La question est difficile et périlleuse, nécessaire même, et justement, elle réclame du neuf, du pas encore vu, mais aussi des périodes moins noyées, moins étouffées les unes sur les autres. Etait-ce le message : tout fout le camp, tout s’écrase et s’assassine dans une rapidité mauvaise parce qu’époustouflante, trompeuse, faussement honnête ? Un spectacle peu inventif et qui cherche la reconnaissance, dans le bruit et la gesticulation. Où sont prudence et réflexion, invention ? On n’en sait rien et ce Solstice nous rend humains, oui, étouffés, écrasés, anéantis.

 

© Laurent Philippe

 

 

Solstice de Blanca Li

 

Scénographie Pierre Attrait

Musiques Tao Gutierrez

Vidéo Charles Carcopino

Lumières Caty Olive

Costumes Laurent Mercier

Décors Ateliers de l’Opéra de Rouen Normandie

Avec Yacnoy Abreu Alfonso, Peter Agardi, Rémi Bénard, Iris Florentiny, Joseph Gebrael, Yann Hervé, Aurore Indaburu, Claire Indaburu, Alexandra Jézouin, Samir M’Kireck, Margalida Riera Roig, Gaël Rougegrez, Yui Sugano, Victor Virnot (Danse), Bachir Sanogo (Musique)

Durée 1h40

 

Salle Jean Vilar

Du 08 au 15 novembre 2018 

Jeudi 08, samedi 10 et jeudi 15 novembre à 19h45

Vendredi 09, mardi 13 et mercredi 14 novembre à 20h30

Jeudi 15 novembre à 14h30

 

Théâtre National de la Danse – Chaillot

 1, place du Trocadéro

75116 Paris

 

Réservations : 01 53 65 30 00, du lundi au vendredi de 11h à 18h et le samedi de 14h30 à 18h

billetterie@theatre-chaillot.fr

www.theatre-chaillot.fr

 

Be Sociable, Share!

comment closed