© Simon Annand

ƒƒ article de Victoria Fourel

Quel drôle de retour au théâtre. Pour mon premier article depuis le mois de mars, on ne peut pas dire que ce soit une soirée absolument normale. La salle est clairsemée, pour cause de distanciation physique. Elle ne s’éteint pas. Nous sommes là pour dialoguer. Nous sommes là pour nous retrouver. En la présence de Peter Brook, dont la voix et les traits d’esprit ravissent un public qui ne peut pas attendre bien longtemps pour l’applaudir.

Ce que cette soirée propose, c’est une présentation de travail, une proposition, quelques discussions autour de Shakespeare, et surtout autour de La Tempête. On assiste à une restitution, suite à un workshop avec des étudiants en théâtre, et on tente de percer le « mystère » Shakespeare. C’est ainsi que Peter Brook définit La Tempête. Une énigme. Il nous invite, par une phrase, par une scène, à aller voir plus loin, à tenter de chercher le sens caché. Et à dénicher aussi l’humour, présent à chaque détour dans l’œuvre du plus grand dramaturge britannique.

C’est décidément une bien drôle de soirée. C’est un vrai moment de théâtre, où l’on parle de théâtre, où l’on écoute résonner le théâtre, pour le plus grand soulagement de ceux qui ont attendu avec impatience de retrouver les fauteuils, les présences silencieuses des spectateurs amis partout autour. D’ailleurs, Peter Brook parle de notre époque et de ce confinement qui nous a poussé à vraiment nous interroger. De quoi ai-je besoin ?

En prenant Shakespeare délicatement par les pages, il nous parle de l’intimité qu’il faut tenter de créer, il nous parle des infinies possibilités de jeu et d’interprétation. Il nous parle surtout de la façon dont on peut faire résonner un texte. Combien les sens peuvent être divers, combien on peut jouer avec la matière. Cela paraît tout bête, mais avant une saison artistique qui, partout dans le monde, tentera de sortir la tête de l’eau malgré tout, en parler c’est déjà le faire renaître.

Shakespeare Resonance, recherche autour de La Tempête de William Shakespeare

Dirigée par Peter Brook et Marie-Hélène Estienne

Lumières Philippe Vialatte

Avec Aoife Hinds, Ciaran Hinds, Hélène Patarot, India de Almeida et des étudiants en théâtre : Yannick Betancourt Santoscoy, Alexis Danan, Rose Duvivier, Louise Grenut, Ruslan Hordiienko, Heidi Johannson, Melissa Mambo Bangala, Anna Thiriot.

Le 17 septembre à 19 h 30 et le 18 septembre à 20 h

TNP
8 place Lazare-Goujon

69100 VILLEURBANNE

Réservation au 04 78 03 30 00

www.tn-villeurbanne.com

Durée 1 h 15 environ.

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