À l'affiche, Critiques // Quicksand, un texte de Ribert Ashley, chorégraphie de Steve Paxton au Théâtre des Abesses

Quicksand, un texte de Ribert Ashley, chorégraphie de Steve Paxton au Théâtre des Abesses

Sep 22, 2016 | Commentaires fermés sur Quicksand, un texte de Ribert Ashley, chorégraphie de Steve Paxton au Théâtre des Abesses

article de Jean Hostache

quicksand

© Paula Court, courtesy of the kitchen

Au sortir de Quicksand, c’est une émotion particulière qui s’empare de vous. On pourrait se demander si Steve Paxton a eu un réel désir, une vraie motivation artistique, pour créer ce spectacle, ou bien si quelqu’un lui a simplement forcé la main ? Peut-être aussi, fait-il de l’art vivant pour lui-même sans penser au public, qui vient contempler ce « self-trip » chorégraphique insoutenable ? Le résultat est que nous étions une communauté de 340 spectateurs, et que plus de 200 d’entre nous ont quitté la salle. Dont moi. Le reste du public était-il trop poli pour ne pas déranger le spectacle ? Etait-il curieux qu’il se passe enfin quelque chose d’intéressant ou de beau au plateau ? Ou encore était-il sincèrement embarqué par cette proposition ?

Du reste, aucun élément ne permettait d’en apprécier la forme et le contenu. Il ne s’agissait pas de danse, mais de mouvement sans réel intérêt : une conception trop intellectuelle de l’art vivant, qui au final ne veut plus rien dire et ne raconte rien au spectateur. Quand bien même le texte enregistré par Robert Ashley présenterait de l’intérêt, il nous semble décousu, et seuls deux tiers de ce récit dit en anglais nous sont traduits. Il se passe des choses sur scène, et cela nous ennuie. Peut-être que s’il ne se passait rien l’ennui deviendrait alors une expérience intéressante aux yeux du public, mais Paxton ne nous offre même pas cette possibilité.

Au-delà de cette forme obscure, sibylline, et hermétique à tout propos, on pourrait tout pardonner si on y trouvait de la beauté. Or l’esthétique qui nous est proposée est agaçante. La lumière réalisée pour ce spectacle semble avoir été conçue par un enfant faisant « joujou » sur une console, et essayant toutes les possibilités d’une table de régie. La scénographie, un drap tendu de deux côtés, fonctionne mal et s’avère obsolète. Enfin pour ce qui est de la danse, il n’y en a pas. Peu d’émotion accompagne donc ce spectacle, dont la programmation au festival d’automne semble douteuse.

Quicksand
Chorégraphie, décor et costumes Steve Paxton
Texte écrit et enregistré par Robert Ashley
Musique Tom Hamilton
Lumières David Moodey
Réalisation des costumes et des décors Andrea Poe, Maura Gahan, Lisa Nelson
Régisseur scène Annie Arthur

Avec Jurij Konjar et Maura Gahan

Du 21 au 24 septembre à 19h30

Théâtre des Abbesses
31, rue des Abbesses – 75018 Paris
Métro Abbesses ligne 12
Réservations 01 53 45 17 17
www.theatredelaville-paris.com
www.festival-automne.com

Be Sociable, Share!

comment closed