ƒƒ Article de Camille Hazard
« Je ne manquais de rien et pourtant de tout »
Cette fable poétique écrite par Claude Merlin marche sur les traces du conte classique de la Belle et la Bête en concentrant l’action sur la rencontre; rencontre avec eux-mêmes, rencontre avec l’autre.
Le spectacle s’ouvre sur la quête de la Belle ; celle-ci, guidée par des messages apportés par le vent, pénètre une forêt profonde à la recherche de la Bête.
La rencontre a lieu au milieu d’un palais de nature entre cette jeune fille belle comme le jour, qui ne manquant de rien, qui ressent un immense vide au fond de son cœur et cette Bête sans âge, maudite par les hommes, mourant et renaissant depuis la nuit des temps.
Claude Merlin fait un triomphe à l’amour ; ces deux figures que tout oppose, se voient entrainées par une force indicible ; La poésie, la grâce, la jeunesse, l’espoir, la joie de la Belle, s’entremêlent avec l’ancien, le primitif, la sauvagerie, les dimensions nocturnes et obscures de la Bête. Ils sont indissociables et ont chacun besoin de l’Autre pour exister…
La salle de bal mobile du Grand Parquet se transforme en forêt, en palais de fleurs. Quelques éléments naturels, un décor simple suggèrent l’entrée vers le merveilleux.
Les deux comédiens Laurène Brun et Nelson-Rafaell Mandel sont accompagnés par une contrebassiste et chanteuse, Elise Dabrowsky (en alternance avec Pauline Dupuy). Les sonorités basses et sourdes, les cordes frottées ou pincées de l’instrument nous entrainent dans la magie, nous racontent des lieux, des temps, des émotions tues…
Les deux jeunes comédiens, sous la direction du metteur en scène Claude Buchvald, parviennent à nous toucher en dehors des mots. Laurène Brun comédienne diaphane, personnifie la grâce ; figure échappée de la toile Le Printemps de Botticceli…
Nelson-Rafaell Mandel, masqué, vêtu de noir, module sa voix, son corps et parvient à une animalité inquiétante, parfois burlesque.
Ce spectacle onirique d’une grande poésie, est un hymne à l’humanisme et aux rêves.
Quelque part au cœur de la forêt : la belle et la bête
Adaptation Claude Merlin
Mise en scène Claude Buchvald
Collaboration artistique Amélie Enon
Scénographie et lumière Yves Collet
Costumes et masques Sabine Siegwalt
Avec Elise Dabrowsky (contrebasse et voix), Laurène Brun, Nelson-Rafaell Madel
Du 9 janvier au 1er février 2015
Mercredi 15h, Jeudi 14h, Vendredi et Samedi 19h et Dimanche 15h4ème édition Parcours (enfance & jeunesse), Théâtre de la Ville, à partir de 7 ans.
Le Grand Parquet
33 rue d’Aubervilliers – 75018 Paris
M° Stalingrad
Réservation 01 40 05 01 50
www.legrandparquet.net
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