© Charles Fréger

ƒ article de Denis Sanglard

Philippe Decouflé fait table rase.  Ou presque. Nouvelles pièces courtes se débarrasse sèchement de ce qui faisait la particularité de la Compagnie DCA et qui, il est vrai, commençait de lasser tant cela devenait systématique et manquait quelque peu d’un nouveau souffle attendu. Terminé donc les effets spéciaux, les heureux bricolages, les trucages vidéos, les costumes chamarrés et originaux. Le plasticien-chorégraphe revient à la source, la danse dans son expression la plus directe. Ici la vidéo est utilisée dans son plus simple usage, diffusion en direct et léger différé, gros plans parfois. Nul trucage. Les costumes sont extrêmement sobres ; pantalons, vestes, culottes et body, où le noir prédomine. Sauf une fois, sur un Vivaldi sautillant, comme un rappel de ce qui fit l’originalité de la compagnie. Costumes tricotés aux motifs géométriques et tribaux imaginaires graphiquement impeccables et loufoques. Pour le reste sur le plateau danseurs et circassiens dansent la même partition, chantent, font de la musique et jouent la comédie. Jusque-là rien à redire. Ils ont un talent protéiforme certain. Seulement la danse ainsi mise à nue, toute nue, sans habillage et nuls oripeaux s’avère bien maigrelette et frileuse. Plus narrative, voire bavarde, que poétique. Et rien de bien original au contraire. C’est pauvre et peu inventif malgré quelques clins d’œil et références puisés dans le répertoire classique ou contemporain et recyclés (travail à la barre et Pina Bausch). L’apport des circassiens est malheureusement réduit, et c’est dommage, à la portion congrue. On aurait espéré davantage d’hybridation. Le tout ressemble à un show pour nos samedis soir en famille devant la petite lucarne. C’est flagrant dans la dernière partie, quittant le format court qui prévalait jusque-là, souvenir d’un voyage au Japon où les clichés occidentaux inévitables pullulent et les ensembles louchant du côté de la revue, d’une mini comédie musicale. Philippe Decouflé signe un spectacle de bonne facture, certes, agréable c’est certain, mais un peu chiche et peu marquant malgré la volonté audacieuse, le désir affiché, de se renouveler, affichant de fait ses limites et sa fragilité.

Nouvelles pièces courtes, un spectacle de la compagnie DCA/Philippe Decouflé

Direction  Philippe Decouflé
Assistante chorégraphique  Alexandra Naudet
Textes originaux  Alice Roland
Eclairages  Begona Garcia Navas
Conception vidéo et réalisation  Olivier Simola, Laurent Radanovic
Scénographie  Alban Ho Van, assisté d’Ariane Bromberger
Développement Logiciels Vidéo  Benoit Simon

Avec Flavien Bernezet, Meritxell Checa Esteban, Julien Ferranti, Aurélien Oudot, Alice Roland, Suzanne Soler, Violette Wandy

Du 29 décembre 2017 au 12 janvier 2018
Du 20 avril au 10 mai 2018

A 20h30 le mardi, mercredi, vendredi et samedi
A 19h30 le jeudi
A 15h30 le samedi et dimanche

Chaillot-Théâtre national de la danse
1 place du Trocadéro
75116 Paris

Réservations 01 53 65 30 00

www.theatre-chaillot.fr

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