À l'affiche, Critiques // Mujer vertical, d’Éric Massé, textes d’Élisabeth Badinter, Andrée Chédid, Virginie Despentes, Catherine Millet, Florence Thomas, Simone Veil, citation de Simone de Beauvoir, témoignages des interprètes, dans le cadre de « Focus, récits de vie », à la Maison des Métallos

Mujer vertical, d’Éric Massé, textes d’Élisabeth Badinter, Andrée Chédid, Virginie Despentes, Catherine Millet, Florence Thomas, Simone Veil, citation de Simone de Beauvoir, témoignages des interprètes, dans le cadre de « Focus, récits de vie », à la Maison des Métallos

Oct 12, 2018 | Commentaires fermés sur Mujer vertical, d’Éric Massé, textes d’Élisabeth Badinter, Andrée Chédid, Virginie Despentes, Catherine Millet, Florence Thomas, Simone Veil, citation de Simone de Beauvoir, témoignages des interprètes, dans le cadre de « Focus, récits de vie », à la Maison des Métallos

 

© Jean-Louis Fernandez

 

ƒƒ article d’Isabelle Blanchard

 

C’est un travail long de recherche et de rencontre qui a fait naître ce spectacle. En effet, Eric Massé a recueilli les témoignages de femmes lors d’un séjour à Bogota en 2016. Quatre sont au plateau pour restituer leurs mots et leur vie en Colombie. Certaines ont fait partie des Farc, d’autres en ont été victimes. D’autres encore mènent un combat pour les droits des femmes. À ces témoignages s’ajoute celui du metteur en scène qui a grandi entouré de femmes dans un village français et qui a créé et incarne un personnage, Juliette.

Ainsi se mêlent au plateau les témoignages, des lectures de textes emblématiques féministes et des questionnements sur l’avancée en France des droits et des mœurs de la famille (avortement, mariage homosexuel et droit d’adopter pour les couples de même sexe). Tout est abordé de front avec un fil conducteur : qu’est ce qu’être une femme à notre époque ?

Au plateau est créé un cercle fait de livres empilés dans lequel ou autour duquel les comédiennes circulent, prennent place. C’est en lisant, récitant, réfléchissant, se nourrissant et interrogeant la littérature que chacune de leur expérience devient universelle. On compare l’état de guerre où une partie de la population prône l’anéantissement de l’autre partie de la population parce que, pas du même clan, que ce soit des idées, religieuses ou géographiques, avec la violence subie par les femmes et toutes les personnes non hétéro normées.

C’est osé et intéressant. Une phrase est dite : « Le pouvoir est maintenu en s’assurant que la population est divisée. » Et voilà que grâce à ce projet se réunissent des femmes qui ont été opposées dans la guerre en Colombie. Et cette pacification laisse apparaître la possibilité d’une vie où chacun est sa juste place, celle choisie et non subie.

Formellement je ne suis pas convaincue, le style est parfois kitsch et ce n’est pas ce que je préfère, la vidéo ne me semble pas nécessaire et écrase le plateau et les actrices, le texte est parfois naïf et certains raccourcis sont dommageables. Mais tant pis. Nous voici confrontés à un pan de l’histoire à des histoires et des personnes pour les raconter. C’est du théâtre politique et la transmission des idées et des questionnements est réussie.

On sent les comédiennes émues aux larmes lorsqu’elles racontent certains passages sans que cela soit gênant, c’est une expérience unique de partage, car elles donnent leurs voix leurs vies et cela semble être un travail de résilience pour elles et un cadeau pour nous. Enfin, elles ne sont plus des victimes. Et c’est peut être ouvrir la voie à un monde plus juste.

 

© Jean-Louis Fernandez

 

 

Mujer vertical, conception, mise en scène et scénographie Éric Massé

 

Textes d’Élisabeth Badinter, Andrée Chédid, Virginie Despentes, Catherine Millet, Florence Thomas, Simone Veil, citation de Simone de Beauvoir

Avec  Alejandra Borrero, Éric Massé, Julisa Murillo, Ana Milena Riveros, Javiera Valenzuela

Collaboration artistique  Manuel Orjuela

Collaboration dramaturgique  Florence Thomas

Création vidéo et photographies  Fabienne Gras

Création lumière  Florent Oliva

Création son et régie générale  Jules Tremoy

Costume  Juliette Dominique Fournier

Chansons originales  Nelida Karr

Traductions  Marlène Bondil, Alexandra Carrasco-Rahal, Magali Kabous, Lluís Miralles, Florence Thomas

 

Du 9 au 13 octobre 2018

 

Le mardi, mercredi et vendredi à 20h00, le jeudi et samedi à 19h00

 

Spectacle franco-colombien en français et espagnol, surtitré en français et espagnol

 

La Maison des Métallos

94 rue Jean-Pierre Timbaud

75011 Paris

 

Réservation 01 47 00 25 20

reservation@maisondesmetallos.org

 

 

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