© Leslie Artamon
ƒ article de Nicolas Brizault
Dorothée Munyaneza, rwandaise et britannique, avait présenté avec Samedi Détente ce qu’elle avait vécu au Rwanda en 1994. Elle est chanteuse, auteure et chorégraphe. Tout son travail vient d’éléments réels, vécus, du « vrai » en quelque sorte, qui souhaite « rassembler ce qui a été dispersé ». Avec Mailles le même travail continu, avec ses collaboratrices, comme Dorothée Munyaneza présente avec justice et justesse les femmes africaines ou afro-descendantes avec lesquelles elle a créé ce spectacle.
Mailles est présenté comme « une pièce hétéroclite, une pièce de croisements ». Découvrir, apprendre, écouter et… voir bien sûr, sont stimulés par l’annonce de ce spectacle. On imagine des identités « croisées » créant à force de mailles une unité certaine et multiformes à la fois. Ce n’est pas le cas. C’est l’unité qui l’emporte, amplement. Ces six femmes, avec les costumes qui soulignent davantage le travail seventies de Pierre Cardin que celui tout à fait actuel de Stéphanie Coudert, ces six femmes sont plongées dans un univers long et lié. Unies au son de clochettes sans élan, elles marchent, s’arrêtent, repartent. Heureusement et tant mieux l’une d’entre elle évoque l’univers dont elle est issue. Un élan vers le vrai où l’intérêt s’éveille. Avant de replonger malheureusement, ici vers les clochettes, là vers des gestes où l’hétéroclisme se dissimule avec talent. Est-ce que Mailles évoque ici la réunion de ces « courbes, cambrure, cheveux gris, cheveux crépus, peau ébène, peau tendue, corps en mouvement » comme le dit Dorothée Munyaneza ? Dans ce cas, son travail et celui de ces femmes qui l’accompagnent est réussi. Une fusion si parfaite que les identités recherchées n’existent plus, le plat l’emporte et lasse.
Mailles, conception par Dorothée Munyaneza
Avec : Ife Day, Yinka Esi Graves, Asmaa Jama, Elsa Mulder, Nido Uwera, Dorothée Munyaneza
Collaboration artistique, costumes, scénographie « suspension » : Stéphanie Coudert
Conseil scénographique : Vincent Gadras
Remerciements : Hlengiwe Lushaba Madlala, Zora Santos, Keyierra Collins
Musique : Alex Inglizian, Alain Mahé, Ben Lamar Gay, Dorothée Munyaneza
Création sonore : Alain Mahé
Création lumière : Christian Dubet
Régie générale : Marion Piry
Régie lumières : Marine Levey et Anna Geneste
Régie son : Camille Frachet et Alice Le Moigne
Traduction surtitres : Olivia Amos
Première à Charleroi (Belgique) les 23 et 24 octobre 2020
Spectacle présenté en co-réalisation avec le Théâtre de la Ville-Paris et le Festival d’Automne à Paris avec le soutien de l’Institut français dans le cadre de la Saison Africa2020
Du 15 au 18 juillet 2021
Durée 1 h
Centre Pompidou
75001 Paris
Réservations 01 44 78 12 33
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