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Ma, Aïda, de et avec Camille Boitel et Sève Bernard, au Nouveau Théâtre de Montreuil

Fév 10, 2022 | Commentaires fermés sur Ma, Aïda, de et avec Camille Boitel et Sève Bernard, au Nouveau Théâtre de Montreuil

 

© Kaz

 

ƒƒƒ article de Hoël  Le Corre

Ma, Aïda, voilà un spectacle déboussolant, fracassant, inattendu et envoûtant… Ou plutôt, devrions-nous dire 36 spectacles, car la représentation contient 36 tableaux en moins d’une heure. Et c’est déjà une performance ! Ma, Aïda, est un spectacle kaléidoscope qui explore jusqu’au bout le thème séculaire de l’amour. Ou plutôt, devrions-nous dire de l’amour impossible, de la persévérance à tout prix malgré la difficulté d’être ensemble ? Et c’est tout un monde qui se déplie sous nos yeux.

Ma, Aïda, c’est du cirque, ou plutôt du théâtre physique, ou de la danse ou… tout ça à la fois. Chaque séquence est une variation muette qui prend source dans une même et seule équation : sur un plateau de cent mètres carrés, un couple tente par tous les moyens de s’aimer, de se retrouver, de se toucher… Mais c’est sans compter sur des corps qui n’en font qu’à leur tête, se délitent, s’esquivent et se dérobent dans une virtuosité physique fascinante. Mais si seuls les corps étaient à l’origine de l’impossibilité d’être à deux… Le théâtre lui-même prend vie, et use de toute sa machinerie pour tenir nos protagonistes à distance : plancher totalement instable, rideaux mobiles, cintres dangereusement autonomes et tous les artifices se mettent en branle pour déjouer le couple.

D’imprévisibles brèches n’ont de cesse de s’ouvrir dans le sol, et l’effondrement de tout le dispositif scénique n’est jamais loin. Le duo doit alors, tant bien que mal, composer avec tous ces éléments, dans une quête insoluble de l’instant, de l’instinct et dans une acceptation du danger permanent.

Pour le public, c’est tout à la fois jouissif et étourdissant, absurde et baigné de mélancolie, car on touche à l’incertitude du direct, on prend conscience littéralement des « ficelles de la création », on vibre avec ces deux corps en déséquilibre, on respire au rythme effréné des tentatives avortées et on ne sait plus ce qui est prévu ou improvisé. Et, sans dévoiler la magie du spectacle, il nous faut toutefois saluer le travail des régisseurs plateaux qui se démènent dans un véritable ballet huilé et impressionnant. Mais chut ! Le reste, il vous faudra le découvrir par vous-mêmes… Car, vous le verrez, Ma, Aïda est difficilement racontable, c’est un spectacle qui se vit et se savoure au présent…

 

© Bozzo

 

Ma, Aïda, écriture (chorégraphie, scénographie, lumière, son) de Camille Boitel et Sève Bernard

Interprétation : Tokiko Ihara, Jun Aoki, Camille Boitel, Sève Bernard
Invité spécial (musique) : Nahuel Menendez
Régie son (à la création) : Yuki Suehiro
Chef d’atelier : Vincent Gadras
Construction Atelier de la Maison de la Culture de Bourges
Construction des effets scéniques : Mok, et l’ensemble de la compagnie
Régie générale et son en tournée : Michaël Schaller, en alternance avec Laurent Lechenault
Régie lumière : Jacques Grislin
Régie plateau : Christophe Velay, Audrey Carrot et Arnaud Dauga
Assistant plateau : Kenzo Bernard
Régie générale compagnie : Stéphane Graillot

 

 

Durée : 55 minutes

 

Du 4 au 19 février 2022

Mardi, jeudi et vendredi à 20 h

Mercredi à 15 h

Samedi à 18 h

Dimanche à 17 h

 

Nouveau Théâtre de Montreuil

Salle Jean-Pierre Vernant

10 place Jean-Jaurès

93100 Montreuil

Téléphone : 01 48 70 48 90

www.nouveau-theatre-montreuil.com

 

 

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