À l'affiche, Critiques // Lotissement, d’après Frédéric Vossier, mise en scène et scénographie Tommy Milliot, Théâtre du CENTQUATRE-PARIS

Lotissement, d’après Frédéric Vossier, mise en scène et scénographie Tommy Milliot, Théâtre du CENTQUATRE-PARIS

Déc 03, 2017 | Commentaires fermés sur Lotissement, d’après Frédéric Vossier, mise en scène et scénographie Tommy Milliot, Théâtre du CENTQUATRE-PARIS

© Alain Fonteray

Article de Nicolas Brizault

Ce spectacle, Lotissement, est lauréat du Jury Impatience 2016. Le sujet de ce spectacle nous rendait très frémissant, curieux, impatients nous aussi. Dans une petite maison pas loin de la mer, trois personnages, le père ancien CRS, avec sa petite amie bien plus jeune que lui, de l’âge de son fils peut-être, qui lui, reste enfermé dans sa chambre, devant son écran, espionnant le reste de la maison grâce à des petites caméras vidéos un peu partout. On attend force, rebondissement, terreur ou bien pourquoi pas humour. L’espace devant nous est vide, ouvert, noir et avec dans un coin un écran vidéo, forcément futur délivreur de merveilles époustouflantes.

Eh bien rien de cela. Trois comédiens au talent indéniable vont déverser sur scène ennui et vacuité. Le père et sa petite copine se chamaillent, se dirigent vers des bagarres terribles ? Non, on s’arrête bien avant, tout rentre dans l’ordre. Le père va casser la figure du fils ? Non, non, le Saint Esprit doit être du même Lotissement et multiplie sur leurs têtes la magie du demi-tour, et le père lui obéit, sagement. Le fils danse et imite sous sa perruque blonde son père et sa copine. Oui ! Un départ ! Tout débute un peu tard. Et plof ! La perruque retombe. Rien, rien, rien… Est-ce que dans cette pièce une tension doit monter lentement sous nos yeux ? Si c’est cela la définition de la tension, la planète Terre aurait sauté depuis longtemps…

Le grand écran s’allume, régulièrement ? Oui, et alors ? Rien de vif ou surprenant, ou bien peut-être une définition de la vacuité ? Ailleurs, pour souligner l’ineffable tension du fils, un petit peu de lumière laser et clignotante, espérant une ou deux crises d’épilepsie dans la salle pour mettre un peu d’émotion et de mouvement ? (D’ailleurs, quand ces jeux de lumières à la mode seront-ils régulièrement annoncés pour éviter ce douloureux type ce problèmes ?). Et de temps en temps une voix féminine et sépulcrale nous explique ce qui se passe sur scène : oui, merci madame, on avait bien compris, c’est bien pas grand-chose qui se déroule, là juste en face. De temps en temps on est distrait par des films comme Mado de Claude Sautet ou bien la terrible scène de viol de Dupont Lajoie d’Yves Boisset. Là, notre œil est pris en otage. Et venait pendant ce temps la scène importante de Lotissement. Et de nouveau la salle dans le noir, mais cette fois c’est fini.

Lotissement

Texte  Frédéric Vossier
Mise en scène et scénographie  Tommy Milliot
Dramaturgie et voix  Sarah Cillaire
Images vidéo  Vlad Chirita
Régie Lumières  James Groguelin
Régie son et vidéo  Gaëlle Hispard

Avec  Eye Haidara, Miglen Mirtchev, Matthias Hejnar

Tommy Milliot est artiste en résidence au CENTQUATRE-PARIS

Du 2 au 9 décembre 2017 à 20h30
Dimanche 16h

Relâche le lundi

Le CENTQUATRE-PARIS
5 rue Curial
75019 Paris
T+ 01 53 35 50 00

www.104.fr

Métro Riquet, ligne 7

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