Critique de Florian Fauvernier –

Ce que femme veut…

Jacqueline et Albert, son ami, viennent depuis quatre soir assister au spectacle de l’Illusionniste. Ils se décident à aller dans sa loge, afin de l’inviter à venir faire quelques tours pour leurs amis. Intrigué et surtout séduit par la jeune femme, Teddy Brooks accepte de venir le soir même, bien qu’il doive dîner avec la ravissante chanteuse anglaise du programme. De retour chez elle pour préparer la soirée, Jacqueline provoque une scène afin de pousser Albert à bout de nerfs et de se retrouver seule pour accueillir L’Illusionniste. Son plan fonctionne à merveille. Mais la psychologie féminine a ses mystères. Et, lorsqu’elle comprend que Teddy Brooks lui aussi avait un plan, elle fait marche arrière. L’Illusionniste va devoir réussir son plus beau tour s’il veut arriver à ses fins…

© Filip Goma

Un quasi siècle d’illusions

L’Illusionniste a été représenté pour la première fois sur la scène du Théâtre des Bouffes Parisiens le 28 novembre 1917. La dernière production parisienne date d’il y a 20 ans, dans le même théâtre qu’à la création. La pièce compte à l’origine 7 personnages, avec l’accord de Mme Aubart, cette création en propose 6. Les rôles des deux assistants de L’Illusionniste (Gosset et Gérôme) ont été réunis.

« Au début d’une aventure, le cocu y est toujours pour quelque chose. »

Cette formule de Guitry est totalement de circonstance pour L’Illusionniste. Un homme aime la magie et sa femme le magicien…

© Filip Goma

Partant de ce scénario assez mince Guitry put à loisirs laisser libre court à sa verve légendaire. Guitry c’est la fantaisie des mots, le plaisir de jouer la légèreté sans jamais se prendre au sérieux. Etait-ce par ce que c’était la générale de presse, je l’espère sincèrement, car hier au théâtre du Ranelagh, la fantaisie était étouffée par le stress des premières. Les protagonistes n’étaient pas à l’aise dans leur partition. Seule Sandra Valentin semblait savourer le plaisir de nous jouer la comédie. Plaisir de jouer qui, en deuxième partie du spectacle, lors de leur duo, aida Philippe Stellaire à délaisser un personnage un peu trop attentif à lui même pour non plus s’écouter mais enfin entendre et répondre à sa partenaire.

Dommage, car la mise en scène de Tristan Petitgirard est belle et les décors ainsi que les costumes classieux.

L’Illusionniste
De : Sacha Guitry
Mise en scène : Tristan Petitgirard
Avec : Philippe Stellaire, Sandra Valentin, Cybèle Villemagne, Tristan Petitgirard, Lucie Bataille, Hervé Rey ou Christophe Canard

Du 9 avril au 22 juillet 2010

Théâtre Ranelagh
5 rue des Vignes, 75 016 Paris – Réservation 01 42 88 64 44
www.theatre-ranelagh.com

Be Sociable, Share!

•