Critiques // « Les Caprices de Marianne » d’Alfred de Musset par la Compagnie Kinescopage

« Les Caprices de Marianne » d’Alfred de Musset par la Compagnie Kinescopage

Mar 13, 2010 | Aucun commentaire sur « Les Caprices de Marianne » d’Alfred de Musset par la Compagnie Kinescopage

Critique de Florian Fauvernier

Ils sont trois, ils sont jeunes. Et l’un aime l’autre qui en aime un autre. Coelio, Octave et Marianne vont se retrouver dans la spirale du désir. Mais ils ont juré fidélité. Marianne à son mari et Octave à son ami. Tout pourrait s’arrêter là mais c’est sans compter sur la bêtise du mari jaloux. Dans une atmosphère de lap dance et de crime organisé, comment le désir de ces gens va-t-il s’épanouir ?

Malheur à celui qui, au milieu de la jeunesse, s’abandonne à un amour sans espoir !

Intelligente adaptation que celle de la Compagnie Kinescopage vue en avant première au centre d’animation les Halles, en avant première du festival d’Avignon. L’histoire est recentrée sur ses trois personnages principaux. Sur trois grands ados, jeunes adultes face à la violence de leurs sentiments et de celle du monde cruel qui les entoure.

Nouvelle génération désillusionnée.

Marion Donon metteur en scène et interprète de Marianne s’est penchée sur les interrogations douloureuses de notre jeunesse. L’amour, l’esprit de révolte, la quête d’absolu, la jouissance et nos revendications. Musset a écrit pour les générations en mal de siècle. Ici, c’est à notre nouvelle génération désillusionnée que l’on s’adresse. De manière condensée, efficace.

Qu’est-ce après tout qu’une femme? L’occupation d’un moment, une coupe fragile qui renferme une goutte de rosée, qu’on porte à ses lèvres et qu’on jette par-dessus son épaule. Une femme ! C’est une partie de plaisir ! Ne pourrait-on pas dire, quand on en rencontre une : Voilà une belle nuit qui passe ?

Ôde à la liberté, à la jouissance de la vie.

Octave, personnage débauché qui se réfugie dans les plaisirs vains de la vie se voit confier une mission, convaincre une femme mariée de s’intéresser au véritable amour. Lui, qui ne fait que survoler les sentiments pour ne pas à avoir à en souffrir accepte. Marianne, mal mariée à un homme qui est son aîné, souffre de solitude. Tour à tout provocante, agressive, sensuelle et aguicheuse, Marion Donon, par son jeu et sa mise en scène, revendique la liberté contenue dans le texte de Musset !

Liberté des êtres. Liberté de la jeunesse. Liberté de la femme.

Grâce à elle, ce texte qui bien souvent, parce que beau, fin et délicat, est monté de manière un peu ronronnante, explose ici de manière éclatante ! Eclats qui, il faut le souligner grâce à la somptueuse création lumière de Thierry Guisti, régisseur manipulateur à vue des effets son/images/jeux de contrastes et lumières emportent unanimement l’adhésion.

Les Caprices de Marianne
ou le romantisme revisité

De : Alfred de Musset
Par : la Compagnie Kinescopage
Mise en scène : Marion Donon
Avec : Cyril Manetta, Emmanuel Besnault, Marion Donon, Denis Souppe (vidéo) Florent Thevenot (vidéo)
Créateur lumière : Thierry Guisti
Assistant à la mise en scène : Emmanuel Besnault
Scénographie : Florence Zinc et Marion Donon
Musiques originales : David Federmann
Vidéos : Mathias Walter/Schhh
Conseils : Flavie Dony

Du 8 au 31 juillet 2010
Dans le cadre du
Festival d’Avignon OFF

Fabrik’ Théâtre
1 rue du Théâtre, 84 000 Avignon
www.fabriktheatre.fr

www.kinescopage.fr

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