ƒ article Solveig Deschamps

« Qu’est ce qui vous fait lever le matin ? »

Telle est la question posée à six auteurs francophones par Vincent Goethals, directeur du Théâtre de Bussang, à la suite de « Et si nos pas nous portent… » de Stanislas Cotton (estivales 2013) écriture portée par la même thématique.

Six auteurs en quête de matin

Pas plus de dix minutes pour dix personnages ou lecteurs, le temps à peine de se lever…

D’abord il y a « La Trace » de Bénédicte Couka 

Nous sommes à l’ère glaciaire. Le froid est entré un matin, ça a refroidi la tribu d’homo sapiens… Le froid remplacé par la faim, elle-même remplacée par la bête, elle même… Ce n’est pas sans nous faire penser à « Mascarade » de Sacha et Nancy Huston. Petit regret que seule la première phrase mentionne le matin.

Puis «  Brefs instants de vacances » d’Olivier Coyotte

« On a que le matin qu’on se fait ». Huis clos pour dix personnages : l’homme au moignon, l’enfant pépin… Bref un exercice de style fait de bric et de broc, un peu loufoque.

Ensuite «  La dernière aube de Giordano Zitti » de Veronika Mabardi

Il y Anna, la vieille institutrice qui va mourir et la même quand elle était jeune et amoureuse de Giordani Zitti. Très bel aller–retour entre le passé et la mort. La séquence du cahier est un joli moment d’écriture.

Et puis encore « Des mondes meilleurs » de Paul Pourveur

Qui a détourné la contrainte des dix personnages en écrivant un très beau monologue pour plusieurs voix.

« Au secours, je vis. »

        « Et merde. »

                «  Point n’est besoin d’espérer… »

Il y a des matins où il faut un sacré courage pour se lever…

Une écriture qui donne envie de s’engouffrer dedans.

Et aussi « Par le temps qui court » d’Isabelle Richard–Taillant

Il est boulanger, dort mal et ceux qui arrivent chez lui ont toutes les bonnes et mauvaises raisons d’avoir mal dormi et d’être déjà fatigués, la journée à peine commencée.

Des petites trouvailles qui ne mangent pas de pain mais qui sont très agréables à lire. Notamment Louise, la petite fille, qui est née « une année bitextile ».

Et pour terminer «  Matin » de Laurence Vielle

Poème amoureux et sensuel et un peu désespéré… Des mots couchés sur un carnet qu’on écrit le soir avant de se coucher et qu’on relit le matin avant de se lever… On peut le lire tout seul, à dix, et même à plus ou peut–être que c’est mieux de le lire à deux.

Pour conclure «  Se pousser hors du lit »  est un petit livre aux écritures différentes qui donnent envie d’aller à la rencontre de certaines.

Se pousser hors du lit
De Bénédicte Couka, Olivier Coyette, Veronika Mabardi, Paul Pourveur, Isabelle Richard-Taillant, Laurence Vielle
Lansman Éditeur
Place de La Hestre, 19  B-7170 Manage (Belgique) 
Téléphone : +32 64 23 78 40
www.lansman.org

 

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