ƒƒ article Solveig Deschamps
Texte que les spectateurs des estivales de 2013 du Théâtre du Peuple de Bussang ont pu découvrir.
Vincent Goethals, directeur du lieu et metteur en scène de la pièce, a décidé que l’été vosgien 2013 serait belge et, en ce qui concerne Stanislas Cotton, belge et romain d’adoption, on peut imaginer à la lecture de « Et si nos pas nous portent » que ce ne fut pas une mauvaise idée, loin de là. Il est vrai qu’il n’en est pas à sa première pièce et qu’il est plutôt inspiré. Rien moins que trois pièces cette année (avec « Clod et son Auguste » et « le roi de Bohème »).
« Une pièce n’existe pas tant qu’un metteur en scène et des acteurs ne s’en sont pas inspirés » S. Cotton
Et il est vrai que cette écriture semble faite pour le plaisir des acteurs, des petits cadeaux à mettre sur scène pour le plus grand plaisir des spectateurs. De l’humour, du tragique, de l’humain. Dans cette pièce, on chante, on rit, on pleure. Un « cabaret singulier » comme il la surnomme. Un peu d’absurde qui nous fait penser à Beckett, des dramaticules qui s’enchaînent avec, au centre, nos petites vies qui parfois nous rendent grands, quoique. Raymond Devos aurait sans doute jalousé la scène des bretelles…
L’un
La norme C’est la ceinture
L’autre
Le syndicat des pantalons aurait il pris une décision que j’ignore
À lire, on peut même imaginer l’accent belge si particulier, accent au bord du rire, au bord des larmes. Et de me souvenir de Ronny Coutteure (acteur belge trop tôt disparu) et ses » Belges Histoires ». Pas de ponctuation, des majuscules qui surgissent comme de petits silences beckettiens. Des personnages du quotidien avec leurs lots de secrets inavouables, intolérables… à l’image de cette petite fille qui cause tout le temps, qui est tellement pressée de devenir grande jusqu’à ce que l’oncle qu’elle aime bien, la « touche au dessus – Au dessous »
Et voilà mes dix ans labourés par ses griffes
Moi Petite Je prends un coup de vieux
Et puis, il y a les chansons de ce « cabaret singulier » mais il nous manque les musiques de Pascal Sangla pour les apprécier réellement et c’est pas grave, faudra seulement aller faire un tour à Paris, au Tarmac, en avril, le spectacle y est programmé dans la mise en scène de Vincent Goethals.
Et si nos pas nous portent
De Stanislas Cotton
Lansman Éditeur
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