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Le garçon du dernier rang, de Juan Mayorga, mise en scène et scénographie Paul Desveaux

Mar 11, 2018 | Commentaires fermés sur Le garçon du dernier rang, de Juan Mayorga, mise en scène et scénographie Paul Desveaux

© Simon Gosselin

ƒ article de Nicolas Brizault

C’est lourd, c’est long, c’est lent. Le garçon du dernier rang parle d’un prof de français qui d’un seul coup s’ennuie un peu moins en lisant les copies de ses élèves. L’un d’eux, solitaire et, soit talentueux, soit pervers, décrit la vie sans intérêt de l’un de ses camarades, qu’il transforme en un « vrai » copain pour l’approcher davantage, voir qui est son père homme d’affaires, qui est sa mère solitaire, comment ils vivent, quels sont leurs échanges, leurs envies, leurs catastrophes possibles.

Cette pièce espagnole de Juan Mayorga était devenue un film, sous le titre de « Dans la maison » par François Ozon. Tant mieux. Ici, on a l’impression que la fiction n’existe pas, que la réalité-réalité en fait place à une autre un peu différente, un peu plus mouvementée, c’est tout. La platitude lente et répétée du bureau du professeur de français, devient un peu plus mouvementée chez les parents du copain. Rien ne change. On sent le basculement arriver, celui de la fin, que l’on attend. Le rôle du père est un peu différent, des bribes de vulgarité apparaissent dans ce personnage et tant mieux. Les autres sont, c’est tout. C’est déjà pas mal mais ce qu’ils vivent, transforment, pourraient se tordre un peu plus, les pousser à se geindre, cracher vraiment. Non, la sobriété noie l’ensemble. Elle nous dit : « vous avez vu, là nous sommes sages. Vous avez vu, là il y a un peu de colère. Vous avez vu, là il y a un brin d’érotisme. » Oui, nous avons vu. C’est tout. Nous ne sommes pas emportés, ébahis, surpris. Les échanges rapportés par l’élève-écrivain ont cette simplicité, bien sûr, mais le coup de poing caché en dessous est dit et répété et la fulgurance finale est encore en sachet. L’adolescence est molle, sans cette essence débutante qui devrait la construire.

C’est comme le décor, ces grands écrans au-dessus de la scène. On se dit que l’on va être étonné, retourné, ébahi. Et l’on attend. Oui, ça remue un peu, quelques petites choses y sont avancées. Sans force, juste une curiosité lente, sans projection ni surprises. Dommage.

 

Le garçon du dernier rang, de Juan Mayorga

Mise en scène et scénographie Paul Derveaux

Assistantes à la mise en scène Faustine Noguès et Amaya Lainez
Musique François Gendre
Création lumière Christophe Pitoiset
Costumes Fabienne Vuarnoz
Régie générale – plateau Pierre-Yves Le Borgne
Recréation lumière Laurent Schneegans
Régie lumière Thibaud Marchesseau
Régie son-vidéo Grégoire Chomel

Avec Céline Bodis, Alexandra Tiedemann, Martin Karmann, Sam Karmann, Raphaël Vachoux et Frédéric Landenberg

Du 8 au 24 mars 2018
Durée 1h35

Métro ligne 5 Porte de Pantin
Tramway 3B Porte de Pantin – Parc de la Villette

 

Théâtre Paris-Villette
211 avenue Jean Jaurès
75019 Paris

Réservations 01 40 03 72 23 / resa@theatre-paris-villette.fr
www.theatre-paris-villette.fr

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