©  Renato Mangolin

ƒƒ article de Nicolas Brizault

Lavagem, est un travail d’Alice Ripoll, présenté par des danseurs et danseuses issu(e)s des favelas brésiliennes. Une immense bâche en plastique bleu les dissimule, les protège ou les étouffe, ils s’y cachent où s’en échappent joyeusement. Ils vont nous présenter les aléas d’une certaine société, tout à fait apte à en glorifier certains et à en étouffer d’autres. Avec une sorte de mousse blanche, dissimulant cette sueur née sous cette bâche, quatre hommes, deux femmes vont « tâcher », d’évoquer ces troubles brésiliens, comment tenir debout, comment s’acharner, tout faire pour. Glisser, se retrouver au sol, violemment, dans un son proche de celui d’une claque, et remonter, recommencer, ne pas avoir peur et s’aider les uns et les autres, avec de la force, oui, mais une joie certaine également.

Lavagem nous montre ça, on est entraîné par une énergie profonde que l’on ressent dans cette troupe. Ce qu’ils font est « silencieux », comme si le son avait été coupé, leurs mouvements sont comme au ralenti, alors que non, bien sûr, au contraire parfois. Le talent est là, aucun doute. Ils sont tout près de nous, jouent avec cette mousse blanche, viennent la partager même. On se laisse prendre mais la répétition nous perd. Même au tout début, ils sont sous cette bâche bleue et n’en sortent pas. Pas tout de suite. C’est un peu long et ce qui gâche ce spectacle apparaît donc très vite. Encore, encore, encore les mêmes gestes. Très beaux, complexes et intéressants mais la lassitude apparaît. C’est dommage. Leur combat se roule sans doute dans une éternelle et lourde répétition. Premier avis, remuant sur nos sièges. Second avis, Lavagem est autre chose. Cette fatigue nous fait-elle comprendre la douleur, les difficultés qui forment l’essence de ce spectacle ? Est-ce notre facilité de vivre qui apporte cette lassitude ? Et nous pousse à nous poser deux trois petites questions, pour voir un peu plus loin que le bout de notre nez ?

Du mercredi 15 au samedi 18 septembre 2021 à 20 h
Le dimanche 19 septembre à 19 h

Durée 1 h

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